Critique du film 50 Nuances de Grey

Annoncé depuis des mois comme l’un des films populaires les plus attendus de l’année et savamment programmé pour sortir à la veille de la Saint-Valentin, nul doute que 50 nuances de Grey a déjà fait couler beaucoup d’encre. Entre appréhension et spéculation, les fans ont déjà passé au crible le choix des acteurs et analysé la bande-annonce et les différentes photos et autres indiscrétions lâchées sur la toile.

Alors film pseudo-érotique ? Ou alors RomCom finalement classique ?

Synopsis

L’histoire d’une romance passionnelle, et sexuelle, entre un jeune homme riche amateur de femmes, et une étudiante vierge de 22 ans.

Critique

Film 50 nuances de GreyN’ayant pas lu le livre, je n’avais pas d’attentes particulières et ne suis donc pas en mesure d’affirmer s’il s’agit là d’une bonne, ou mauvaise, adaptation cinématographique du roman d’E.L. James.

Personne, néanmoins, n’a pu échapper à la folie que ce roman a généré auprès de la gente féminine et n’a pu ignorer le contenu de l’histoire, désignée comme trash love story puisque baignée dans le soft sado-masochisme. C’est donc, armée de ces maigres informations sur le sujet que je suis allée visionner ce film.

Traiter les relations sexuelles dominant/dominé n’est pas inédit au cinéma, il n’en reste pas moins que le résultat est souvent déroutant. Or, cette fois, nous avons à faire à une production hollywoodienne destinée à un large public, nous remarquerons d’ailleurs, qu’en France, ce film est estampillé « interdit aux moins de 12 ans » (alors qu’aux USA il est « interdit aux moins de 17 ans non accompagnés ») ne laissant pas présager un film des plus crus. Qu’attendre donc de cette romance érotique ? Qu’en sera-t-il des scènes de sexe ?

fifty-shades-grey-affiche-censuréeAlors oui, il y a du sexe. Beaucoup ? Non, pas plus d’une vingtaine de minutes sur deux heures de film, mais au final habillement distillé tout au long du film laissant une impression d’omniprésence. De prime abord, il semblerait que la tension sexuelle latente entre les deux personnages n’accompagne simplement cette histoire d’amour, peu-orthodoxe certes, entre deux jeunes gens radicalement opposés. La nudité et l’acte sexuel sont filmés mais rien de trash dans les images. Assouvissement d’un côté et initiation de l’autre, le questionnement sur les limites fixées par tout un chacun dans quelque relation que ce soit est pourtant inévitable mais n’est traité que superficiellement. Un peu facile me direz-vous ? Oui, et malheureusement une deuxième grille de lecture n’est de toute évidence pas franchement mise en avant : la banalisation d’une perversion, du moins, d’une relation qui s’apparenterait presque à un syndrome de Stockholm… Chacun ira de son interprétation, mais il n’en reste pas moins que 50 nuances de grey s’apparente bien plus à une comédie romantique saupoudrée d’un brin d’érotisme qu’à une réflexion sur la teneur des relations sexuelles « hors-normes ».

Film 50 nuances de GreyEn effet, sur la forme, nous avons à faire à un film propret, pas mauvais, servi par un casting, Dakota Johnson et Jamie Dornan qui fait le job à mon sens. A l’instar du control-freak Christian Grey, la réalisation de Sam Taylor-Johnson est maîtrisée, l’image est propre, rien ne dépasse… Point de folie, tout doit être parfait dans les moindres détails et les costumes sur-mesure de Christian Grey ainsi que la qualité du décor dans la « chambre rouge » en témoignent. Mais peut-être est-ce un peu dommage ? Le sujet aurait-il mérité un rendu un peu moins lisse ? Dernier point, la musique du film, j’ai été agréablement surprise en voyant qu’elle avait été confiée à Danny Elfmann. Bien loin d’être de ses meilleures compositions, je dois bien avouer que, mélangée aux quelques morceaux plus ou moins contemporains de Frank Sinatra, Sia ou encore Beyoncé, c’est clairement grâce à la bande-originale que j’ai pu accrocher au film.

En résumé, un gentil film à l’esthétique soignée mais qui peine à bousculer la comédie romantique dont il reprend tous les codes et clichés.

Tout cela suffira-t-il à combler les attentes des lecteurs (pour ne pas dire lectrices) de la trilogie ? Je vous en laisse juges…

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