#Deauville2017 – Interview de Terry George, réalisateur de la Promesse

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Nous rencontrons le réalisateur Terry George dans les fauteuils moelleux du bar du Normandy, en face du C.I.D où avait lieu, la veille, la projection de La Promesse (que vous pouvez retrouver dans notre journal de bord du jour 3 de Deauville 2017).

La Promesse relate le génocide arménien entre 1915 et 1917 sur fond de triangle amoureux.

terry_georgeLe thème du génocide arménien n’a jamais été vu au cinéma, du moins jamais sur un film avec un tel budget (aux alentours de 100 millions de dollars). Le réalisateur, aussi connu pour Hôtel Rwanda, se tourne donc une nouvelle fois vers la dénonciation d’un massacre silencieux. Il utilise le cinéma, un média populaire, pour faire résonner ce crime contre l’humanité. “Trouver une personne ordinaire dans des circonstances extraordinaires”.

Comme l’explique Terry George, l’histoire d’amour est utilisée pour attirer les spectateurs. Il reste avant tout un “entertainer” et le rôle du film est de divertir tout en faisant passer un message politique.

Pour des raisons évidentes, Terry George nous explique que le film n’a pas pu être tourné sur les lieux cités, ni en Arménie, cette dernière n’étant plus localisée au même endroit qu’avant le génocide. ll s’y est néanmoins rendu pour des recherches, ainsi qu’en Turquie. La majorité du film se passant dans le sud de la Turquie, c’est l’Espagne, Chypre et la Valette qui ont été retenue pour le tournage en raison de ses paysages semblables.

la_promesseLe tournage s’est fait en toute discrétion pour éviter tout débordements. Mais, si l’on se rend sur imdb, on pourra lire des avis qui critiquent le fait d’avoir fait un film sur ce sujet sans avoir vu le film pour la plupart. Le réalisateur nous fait d’ailleurs par d’un fait étonnant avec une campagne de désinformation, et surtout de la découverte surprenante de la sortie du film The Ottoman Lieutenant de Joseph Ruben. Ce film peut-être vu comme le miroir de la Promesse, où le héros est un lieutenant Turque et où le génocide n’a pas eu lieu. Après quelques recherches, il a été identifié que ce film aurait reçu de nombreux fonds en provenance du pouvoir en place en Turquie.

oscar-isaacMalgré cela, les échos et les critiques du films sont toutes très positives. La projection à Deauville a même connu un plus grand succès qu’à Toronto, certainement en raison du rôle de la France dans le support et l’aide apporté aux réfugiés. Ce rôle est d’ailleurs mis en avant dans le film où l’on peut voir le rôle noble de la France et du vice-amiral Dartige du Fournet lors de la bataille de Musa Dagh.

Enfin, on ne peut terminer cette interview sans faire le parallèle entre ce qui se passe dans le film et dans l’actualité, avec la Syrie. Syrie qui pourrait-être le sujet d’un des prochain films du réalisateur. Car en effet, alors que Terry George filmait des scènes de gens fuyant leur pays, il retrouvait ces mêmes scènes à la télévision, notamment le petit garçon syrien échoué sur une plage.

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