13 HOURS de Michael Bay : un bon film de guerre

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Michael Bay c’est un style. La signature Michael Bay, on ne la devine pas, elle s’impose. Et 13 HOURS est un 100% Bay.

13 HOURS c’est le retour d’un maître du cinéma d’action, dans un film de guerre. 15 ans a près Pearl Harbour, est-ce un retour réussit ?

Synopsis

Benghazi (Libye), 11 septembre 2012. Face à des assaillants sur-armés et bien supérieurs en nombre, six hommes ont eu le courage de tenter l’impossible. Leur combat a duré 13 heures. Ceci est une histoire vraie.

Critique

13_HOURS-affiche13 HOURS est loin d’être ennuyeux, mais il n’en a pas pour autant de réelle substance. C’est un très beau film de guerre mais sans grand intérêt. À l’exception des critiques classiques de Michael Bay envers l’armée et l’administration, rien de nouveau sous le soleil brûlant de la Lybie. Quelques messages semblent transpirer au travers de plans et dialogues clairement antimilitaristes. Parfois même, je me pose la question des causes pour lesquelles ces barbus se tapent dessus… Eux-mêmes se remettent en question, mais plutôt vis-à-vis de leurs familles respectives et de ce choix de vie. Cependant, le film pouvait largement se passer des dernières minutes qui sont franchement dans la surenchère nationaliste américaine. Le parallèle avec la fin de AMERICAN SNIPER est évident. “Les vrais héros de l’Amérique, partis buter pleins de barbus enturbannés pour la sauvegarde de leur pays”… Il y a un gros décalage entre une dénonciation évidente de la violence de la guerre et cet aspect trop tarte à la crème occidentale. Mais quand même en moins pire que Lone Survivor. Et c’est peut-être là que le bât blesse : il n’y a pas de prise de position évidente.

13_HOURS-3Mais alors pourquoi passer 2h20 de son temps le cul posé dans une salle de cinéma ? N’y allez pas dans l’idée de suivre un scénario original. Il s’agit quand même de l’histoire de barbus en kaki qui tirent sur des barbus enturbannés pour chacun défendre d’obscures intérêts. La puissance du film n’est donc pas dans le pitch. Car au delà d’un scénario bien vide, Michael Bay livre une énorme réalisation pour un film de guerre immersif. Il parvient à filmer du combat de rue avec un recul faisant parfois froid dans le dos. Des plans larges et aériens changent radicalement la donne par rapport à ce qu’il se fait de nos jours. La caméra à l’épaule n’est pas folle, elle est juste. Heureusement, nos “héros” pourtant coincés dans l’enfer de la ville de Benghazi ne sont pas que suivis caméra à l’épaule (Homeland). Un certain détachement se ressent et permet une bonne alternance entre plans larges de champs de bataille et combat au porte à porte… Dans cet enfer de la guerre, on retrouve l’aspect quasi-épique et un niveau d’esthétique proche d’un Apocalypse Now ou encore d’un Platoon.

13_HOURSAu delà de magnifiques images, le montage du film en trois grandes phase entretient le suspense et fait grimper la tension. Ce qui démarre comme une simple mission de protection dans l’insécurité palpable des rues – même en pleine journée – tourne progressivement à la descente aux enfers nocturne… Tour à tour assaillants puis cibles, le groupe d’américains nous entraîne dans toutes les horreurs de la guerre de rue. La dernière partie tourne tout de même à la séance de Call of Duty, vous savez, quand les adversaires arrivent à l’infini et que les chargeurs ne désemplissent pas. L’accélération du film va de paire avec la puissance des images. Les plans montrent de plus en plus de violences, se rapprochant clairement de l’envie de filmer cette bataille de Benghazi comme s’il s’agissait d’une bataille rangée du 19ème siècle, le contact en moins.

Que se soit pour les protagonistes (car c’est une histoire vraie), l’histoire, ou pour le film en général, on sort de la séance en se demandant : mais pourquoi ? Est-ce un bon ou un mauvais film ? Qui sont réellement les méchants ? Les membres du GRS sont clairement des anti-héros bravant les ordres d’une organisation militaire refusant de prende ses responsabilités envers des citoyens américains. Pour incarner ces Bad Boys, Michael Bay a été chercher des acteurs de second rang mais malgré tout connus, en particulier dans l’univers des séries télé. C’est le cas de David Costabile (Suits), John Krasinski et David Denman (The Office), Pablo Schreiber (Pornstache de Orange Is The New Black) et James Badge Dale (24). À l’exception de Pablo Schreiber qui a un rôle original, les autres sont cantonnés aux gros bras qui pensent un peu trop tardivement qu’ils ont une famille à la maison.

Anti-héros, sauveurs, snipers… 13 HOURS reste un bon film de guerre grâce à sa réalisation. Mais n’en est pas pour autant exceptionnel car un peu trop lisse.

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