Anonymous de Roland Emmerich

Expert es fin du monde (2012, le Jour d’Après, Godzilla, Indépendance Day…), Roland Emmerich nous revient avec un film faisant moins dans le gigantisme, plus intimiste avec Anonymous, sortant en DVD et Blu-Ray le 9 mai 2012, édité par Sony Pictures Home Entertainment.

Anonymous, c’est l’expression cinématographique d’une des théories tournant autour du personnage de William Shakespeare. La thèse soutenue ici par Emmerich est que Shakespeare n’aurait finalement été qu’un pion, un pantin diffusant des écrits venant d’Edouard d’Oxford, proche de la Cour d’Angleterre et qui, du fait de manigances du plus haut niveau, n’aurait pas pu présenter ses écrits.

C’est donc un film historique romancé, à la manière d’un Amadeus de Milos Forman que nous offre Roland Emmerich. Malgré quelques bonnes idées, ce dernier n’arrive pourtant pas à égaler le chef d’œuvre contant la vie de Mozart.

Le premier défaut du film est qu’Emmerich s’amuse à naviguer entre diverses unités de temps (le présent au début du film, puis 3 unités différentes de temps dans l’époque Elizabethaine). Sauf que ces sauts dans le temps ne sont pas clairs. On se retrouve donc souvent à se demander qui est qui, à quel moment on se situe etc… Finalement, cette bascule régulière d’époque commence tout juste à être acquise par le spectateur au bout de la moitié du film… Donc déjà trop tard.

Anonymous-Rhys-Ifans-et-Xavier-Samuel
Au-delà de ce défaut qui est certainement le plus handicapant du film, le reste est plutôt bien conçu. Les personnages sont crédibles, les acteurs convainquant et les manigances à la Cour d’Angleterre assez claires pour le spectateur. En cela, réaliser des blockbusters est une force pour Emmerich qui s’oblige à rendre claires les actions des personnages : tout le monde doit comprendre le film, sans non plus tomber dans l’abrutissement.

La mise en scène est aussi réussie, avec beaucoup de scènes intimistes très peu éclairées mais parfaitement gérées. On en vient à espérer avoir plus souvent ce type de scènes que des grands plans larges, trop souvent associés à des images de synthèse peu convaicantes, tout droit sorties d’une série TV. Notons sur ce point que la qualité du DVD est irréprochable, avec un grain et un piqué de l’image tout à fait remarquable, qui nous nous permet de grandement profiter des scènes intimistes tout en offrant une belle profondeur de champ.

En somme, un premier film “d’auteur” de la part de Roland Emmerich, et c’est plutôt bien réussi. On ne criera pas au chef d’œuvre comme Amadeus, mais un film divertissant, bien écrit et mis en scène. Peut-être parfois avec quelques longueurs (surtout à la fin), mais on lui pardonne. Retrouvez ce film en cliquant ici.

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