#Cannes2017 Wonderstruck : Critique du film de Todd Haynes

WonderStruck
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Après Carol en 2015, Todd Haynes revient en compétition officielle du Festival de Cannes avec Wonderstruck. Le film est tiré du livre éponyme de Brian Selznick, déjà à l’écriture du conte pour enfant Hugo Cabret, adapté au cinéma par Martin Scorsese.

Synopsis

Sur deux époques distinctes, les parcours de Ben (Oakes Fegley) et Rose (Millicent Simmonds). Ces deux enfants souhaitent secrètement que leur vie soit différente ; Ben rêve du père qu’il n’a jamais connu, tandis que Rose, isolée par sa surdité, se passionne pour la carrière d’une mystérieuse actrice (Julianne Moore). Lorsque Ben découvre dans les affaires de sa mère l’indice qui pourrait le conduire à son père et que Rose apprend que son idole sera bientôt sur scène, les deux enfants se lancent dans une quête à la symétrie fascinante qui va les mener à New York.

 

Une proposition académique

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Avec Wonderstruck, Todd Haynes livre une proposition très académique. Il transpose pour ce faire l’univers du livre, qui alterne déjà entre deux temporalités. La première se situe dans les années 20. Le réalisateur plonge le spectateur dans l’univers du cinéma muet en noir et blanc. On y voit un bel hommage à l’histoire de la cinématographie dans un écrin sublimé, non sans rappeler le film The Artist. Le second univers développé dans Wonderstruck est issu du New-York des années 70, en pleine émergence du hip-hop. Todd Haynes utilise alors une image filtrée dans un décor urbain vivifiant.

Aucune originalité dans le style de réalisation. Cependant, Wonderstruck est d’un bel esthétique.

Sur les thématiques principales du film, on trouve dans la narration une volonté d’évoquer l’importance de la transmission et de l’aliénation. Les deux jeunes protagonistes sont en effet tout deux en quête d’une filiation. Cette recherche les motive pour partir dans une sorte de quête initiatique qui changera leurs vies.

Les deux enfants devront pour autant surmonter le handicap de la surdité qui est véritablement mis en avant dans le film. Comme une sorte de Famille Bélier américain, Todd Haynes a souhaité de manière prononcer mettre en avant cette différence. On y retrouve un regard bienveillant et une réelle compassion. On n’imagine pas par exemple qu’il est dangereux pour un enfant sourd de se balader seul dans les rues, sachant qu’il peut se faire renverser à tout moment sur la route.

 

Un film pour enfant ?

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La question qui prédomine est celle du public visé par Wonderstruck : est-il un film pour enfant ? A l’image de Hugo Cabret qui avait une double lecture, le film de Todd Haynes est ce qu’il appelle un “acid trip for kids”. Il réveille nos instincts enfantins mais peut trouver également un écho auprès des plus jeunes. En cela, on pourrait rapprocher Wonderstruck du film Le Bon Gros Géant de Steven Spielberg, présenté hors compétition l’année dernière à Cannes.

Julianne Moore ne mérite pas particulièrement un prix d’interprétation. Même omniprésente, son rôle est relativement secondaire. Chapeau pour les deux acteurs Oakes Fegley et Millicent Simmonds qui sont véritablement mignons. Au final, on est émerveillé par la proposition technique de Todd Haynes, mais le rythme de sa dramaturgie est quand même relativement ennuyeuse.

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