Critique de Braqueurs de Julien Leclercq

braqueurs
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Un film de genre plein de clichés qui comme les précédentes réalisations de Julien Leclercq peine à convaincre. Braqueurs est sauvé par ses scènes d’actions percutantes et l’énergie de son casting trois étoiles. Une déception quand on connait les aptitudes formelles de son metteur en scène.

Synopsis

Yanis, Eric, Nasser et Frank forment l’équipe de braqueurs la plus efficace de toute la région Parisienne. Entre chaque coup, chacun gère comme il peut sa vie familiale, entre paranoïa, isolement et inquiétude des proches. Par appât du gain, Amine, le petit frère de Yanis, va commettre une erreur… Une erreur qui va les obliger à travailler pour des caïds de cité. Cette fois, il ne s’agit plus de braquer un fourgon blindé, mais un go-fast transportant plusieurs kilos d’héroïne. Mais la situation s’envenime, opposant rapidement braqueurs et dealers…

Critique

Photo 1 Braqueurs
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Pour son quatrième long métrage, Julien Leclercq embarque le spectateur dans l’itinéraire d’une équipe de braqueurs de fourgons blindés qui comme attendu dans ce genre de films va prendre une mauvaise tournure. Une fois n’est pas coutume, c’est le cadet de la bande qui va commettre l’irréparable. Poussant le reste de son équipe à effectuer un go-fast pour des caïds de cité. Habité par un sens de l’honneur et une indéfectible camaraderie, la bande de braqueurs va tâcher de rester souder malgré les épreuves.

Un genre difficile à réinventer

Le film de braquage est aujourd’hui difficile à renouveler. Le dernier bon crue ayant été The Town de Ben Affleck. Pour ce qui est de Braqueurs, les références à Heat sont légions mais n’est pas Michael Mann qui veut. Julien Leclercq se contente ici d’une série B certes distractive mais qui ne marque pas les esprits outre mesure. La faute à un scénario prévisible, bourré de clichés. La mise en scène nerveuse et le style percutant de son réalisateur ne peuvent relever à eux seul un scénario trop faible pour entrer dans les annales du genre. On sent pourtant une volonté chez Leclercq de présenter ses personnages sans les juger. Ce qui a pour finalité de les rendre lisses qu’ils soient entre eux ou avec leurs familles respectives. Un des points positifs du métrage réside cependant dans le fait que le scénario ne tombe pas dans le piège de l’apitoiement social lorsqu’il s’agit de filmer la banlieue parisienne. Au contraire, la mise en scène y est clinique, sec et offre des moments d’actions tendus et extrêmement prenants.

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Un casting de haut vol

Si Braqueurs fait autant parler de lui, c’est aussi par son excellent casting. Sami Bouajila et Guillaume Gouix en tête. Justes et crédibles, ils relèvent le niveau du film par leur charisme, évitant à Braqueurs de sombrer dans le cliché total. Une qualité que l’on ne peut attribuer au rappeur Kaaris reconverti en comédien le temps d’un film. Stéréotype du « mec de banlieue », le rappeur joue son propre personnage, le naturel en moins. Toujours une Kalach’ entre les mains, son personnage souffre d’une écriture brouillonne et une nouvelle fois clichée.

Cela devient récurrent, Julien Leclercq montre ses talents de metteur en scène à défaut de ceux de scénaristes. Privilégiant la forme sur le fond, Braqueurs se laisse tout de même regarder grâce à ses scènes d’action survitaminées. Chacun reconnaît aujourd’hui à Julien Leclercq des aptitudes de metteur en scène largement au dessus de la moyenne. Mais pour arriver un jour au niveau de Michael Mann, il lui faudra s’entourer de meilleurs scénaristes pour enfin donner à ses films plus que de simples fusillades.

K.SAVORNIN

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