Critique de BROOKLYN

Brooklyn est, depuis la fin du 18ème siècle, le lieu de refuge de beaucoup d’Irlandais. Eilis quitte l’Irlande à un moment où la situation économique de son pays ne lui permet pas de trouver du travail. C’est alors que, comme beaucoup d’Irlandais, elle pense au rêve américain.

Synopsis

Dans les années 50, attirée par la promesse d’un avenir meilleur, la jeune Eilis Lacey quitte son Irlande natale et sa famille pour tenter sa chance de l’autre côté de l’Atlantique. À New York, sa rencontre avec un jeune homme lui fait vite oublier le mal du pays… Mais lorsque son passé vient troubler son nouveau bonheur, Eilis se retrouve écartelée entre deux pays… et entre deux hommes.

Critique

La jeune Saoirse Ronan (Eilis) a bien grandi et par une prestation juste et touchante, elle incarne cette jeune fille naïve mais pas trop, qui rêve d’un avenir meilleur.

3Le film fait, en effet, de continuels allez-retour entre l’Irlande et les États-Unis, au point où nous ne comprenons plus vraiment les envies ni les objectifs d’Eilis.

Nous remarquons, évidemment, qu’elle a le mal du pays mais n’avons pas été assez introduit à sa vie d’origine, ses us et coutumes, pour en être profondément touchés. Bien sûr, nous ressentons le contraste fort entre le petit village irlandais et la grande ville américaine, qui reflète justement ce malaise qu’elle ressent. Cependant, les raisons de ce malaise ne sont pas toujours claires. Eilis s’installe dans un entre-deux constant : entre être la bonne fille raisonnable et la l’amoureuse éperdue ; entre la vie en Europe ou en Amérique…

Bien que ces différentes dualités auraient pu rendre le personnage plus complexe, et donc plus intéressant, il n’en est rien.

Tout est beaucoup trop facile pour Eilis. Toutes les opportunités s’offrent à elles aux États-Unis ou en Irlande. Elle réussit ses études haut la main, avec les meilleures notes. Elle rencontre deux hommes complètement différents qui l’aiment passionnément. Avec un parcours tel que le sien, suivie de sa difficile immigration, nous nous attendions à ce qu’elle rencontre un minimum de difficultés. Bien sûr qu’avec le décès de sa chère sœur, elle a dû retourner en Irlande. Bien sûr que sa relation ambiguë avec Jim Farrel (Domhnall Gleeson) lors de son retour ne participe pas à lui rendre les choses plus facile. Seulement, au vu de la manière dont elle avait quitté Tony, l’amour de sa vie, nous pouvions que supposer ce qui allait suivre, de toute évidence.

Mis à part la pauvreté de l’intrigue, il faut bien admettre que la reconstitution historique de ces deux cultures durant les années 50 est authentique. Les costumes des personnages sont justement réutilisés. Nous comprenons d’ailleurs à travers la mode et les vêtements, qu’Eilis n’est plus cette petite fille qui a quitté l’Irlande. Son style change et lorsqu ‘elle revient dans son village, nous percevons bien le contraste entre la nouvelle citadine new-yorkaise et les habitantes du village, arborant un style légèrement démodé.

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Autre point qui fait que le film vaut tout de même le détour : les scènes d’humour notamment lorsqu’Eilis est à table avec sa nouvelle famille d’accueil à Brooklyn. Le contraste entre l’ironie des blagues des jeunes colocataires irlandaises et la rigidité taquine de Mme Kehoe apporte vraiment une touche de fraîcheur au film.

Dans l’ensemble, le film est séparé en deux parties : l’installation à New York et le retour en Irlande. Ce qui le rend quelque peu inégal. Le début est plus intéressant car nous suivons réellement le parcours d’Eilis, ses nouvelles rencontres, son adaptation au travail, et la manière dont elle conçoit sa nouvelle vie. Bien que l’histoire d’amour avec Tony soit le thème principal du film, c’est paradoxalement ce qui rend le film plus ennuyeux car le couple ne rencontre pas de bâton dans leurs roues. Lorsqu’Eilis repart pour l’Irlande, nous savons déjà qu’elle a fait son choix. La découverte de la différence culturelle entre l’Irlande et les États-Unis est survolée, mais permet, au moins, d’analyser les accents, les termes employés, les humours, et les arts culinaires et musicaux.

Le film aurait pu s’attarder davantage sur ce choc de cultures plutôt que sur l’histoire d’amour, fade, qui plus est.

Nominé aux Oscars dans les sections meilleur scénario, meilleur film et meilleure actrice, on se demande si ce n’est pas un peu trop enthousiaste… A voir.

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