Critique de “Chocolat” avec Omar Sy

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Après deux sujets de société et une adaptation de fait divers, Roschdy Zem s’attaque à une histoire d’une autre ampleur avec celle du premier clown Noir Chocolat et est armé pour l’occasion d’un budget conséquent – 30 millions d’euros – qui permet une reconstitution aux petits oignons, avec costumes et décors très soignés.

Synopsis

Du cirque au théâtre, de l’anonymat à la gloire, l’incroyable destin du clown Chocolat, premier artiste noir de la scène française. Le duo inédit qu’il forme avec Footit, va rencontrer un immense succès populaire dans le Paris de la Belle époque avant que la célébrité, l’argent facile, le jeu et les discriminations n’usent leur amitié et la carrière de Chocolat. Le film retrace l’histoire de cet artiste hors du commun.

Critique

chocolat_filmCertes, ce Chocolat est teinté d’un fort classicisme, et tend même parfois vers l’académisme. Le tout est très lisse et prévisible, les péripéties – Chocolat et son complice Footit déchaînant le public, Chocolat jouant ou se faisant arrêter par la police – s’enchaînent de manière quasi scolaire.

Il n’empêche que ce biopic fonctionne et se regarde sans déplaisir. Cela est imputable surtout au talent d’écriture du scénariste Cyril Gély, à qui on doit par ailleurs les pièces “Signé Dumas” ainsi que “Diplomatie” et qui confirme ici son don pour raconter des récits historiques et son sens des dialogues affûtés.

chocolat_filmLe scénario, très dense, sait tour à tour faire rire et émouvoir le spectateur et s’apparente à une impressionnante fresque qui résume toute la vie du clown Chocolat. On est prêt à oublier le classicisme de l’ensemble en raison de la maîtrise du scénario qui, tout en racontant l’histoire du clown cité, son évolution du cannibale de foire au stade de clown rouge dans un duo célébré et ses velléités à devenir acteur shakespearien reconnu, sait ménager des temps de pause et de suspension.

A la faveur de tirades très bien écrites, il nous invite à réfléchir sur l’histrionisme et l’art de l’acteur et le rapport au public. Si l’interprétation est inégale, plusieurs comédiens savent tirer leur épingle du jeu, notamment James Thiérée, très précis et impeccable, tout en émotion contenue dans le rôle de Footit, Olivier Gourmet dans celui du gérant du cirque ou Clotilde Hesme, parangon de grâce et de fragilité. Leur engagement achève de nous intéresser à cette histoire.

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