Critique de Demolition de Jean-Marc Vallée

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Parfois il faut tout casser dans sa vie pour se reconstruire. C’est ce qui semble être le message de Demolition, le nouveau film de Jean -Marc Vallé. Une comédie dramatique reposant sur l’immense talent de Jake Gyllenhaal qui s’impose métrage après métrage comme l’un des meilleurs acteurs de sa génération. Il incarne devant la caméra de Jean-Marc Vallée Davis Mitchell, un golden boy de la finance dont la vie est chamboulée après le décès de sa femme dans un accident de voiture. Bien qu’indemne physiquement, Davis connait un fort choc émotionnel. Insensible à la mort de sa femme et allant même jusqu’à se forcer à pleurer à son enterrement, il suscite l’incompréhension de ses proches. Replié sur lui-même, Davis intériorise ses sentiments et prend conscience trop tard de la belle vie qu’il avait.

Synopsis

Banquier d’affaires ayant brillamment réussi, Davis  a perdu le goût de vivre depuis que sa femme est décédée dans un tragique accident de voiture. Malgré son beau-père qui le pousse à se ressaisir, il sombre de plus en plus. Un jour, il envoie une lettre de réclamation à une société de distributeurs automatiques, puis lui adresse d’autres courriers où il livre des souvenirs personnels. Jusqu’au moment où sa correspondance attire l’attention de Karen, la responsable du service clients. Peu à peu, une relation se noue entre eux. Entre Karen et son fils de 15 ans, Davis se reconstruit, commençant d’abord par faire table rase de sa vie passée…

Critique

Poster DemolitionPrésenté en Automne au festival du film de Toronto, Demolition aurait pu avoir l’ambition d’aller aux oscars 2016 tout du moins en ce qui concerne le rôle de Jake Gyllenhaal. Cependant, Fox Searchlight a toujours prévu le film pour Avril, l’écartant définitivement de la course à la statuette dorée. C’est donc avec un certains plaisir que le public pourra découvrir un excellent film de ce calibre au printemps et non en Automne, période choisie par les studios pour présenter des films plus adultes et matures.

 

picture-of-jake-gyllenhaal-dancing-in-demolition-movie-photoJake Gyllenhaal délivre une performance encore une fois impressionnante, jonglant avec les émotions et les humeurs. Il est un acteur fascinant de par sa capacité à changer totalement de registre entre plusieurs films totalement différent. En témoigne Nightcall et Southpaw. En jouant le rôle d’un homme tachant de se reconstruire après la mort de sa femme, Gyllenhaal avait le rôle difficile et exigeant de montrer le changement radical de cette homme en utilisant de multiples facettes et émotions différentes. Bien que certaines de ses actions paraissent irrationnelles et bizarres par moment, le rôle de Davis Mitchell est parfaitement interprété par un Jake Gyllenhaal au sommet de son talent.

Demolition est donc un film traitant de la perte et du chagrin et le moins que l’on puisse dire est que Davis n’est pas prêt pour ça. Prétextant une plainte suite au paquet de M&Ms resté coincé dans le distributeur de l’hôpital le soir où sa femme est décédée, il adresse une lettre au service client en racontant son histoire et son ressenti suite à la mort de Julia. La société lui répond par le biais de Karen (Naomi Watts), une employée touchée par les lettres de Davis et qui se prend d’affection pour lui après leur rencontre. Une rencontre qui met évidence ses propres problèmes en tant que mère célibataire, entretenir une relation stable avec son petit-ami tout en s’occupant des problèmes de son fils Chris ( Judah Lewis ) en pleine crise d’adolescence.

DemolitionDavis doit quant à lui traiter avec son beau-père et patron Phil (Chris Cooper) ne comprenant pas le nouveau comportement de Davis et le fait qu’il reste insensible dans cette période de deuil. Les choses se compliquent quand Davis délaisse son travail auquel il était pourtant très dédié. C’est là que commence la démolition pour Davis Mitchell. Se saisissant d’un marteau avec l’aide du jeune Chris, il détruit chaque recoin et objet de sa « maison de rêve », détruisant l’oeuvre de sa vie et renversant littéralement son passé.

Pour ce qui est des personnages secondaires, Naomi Watts complète discrètement mais parfaitement Gyllenhaal. Chris Cooper démontre une fois de plus qu’il est un des acteurs secondaires les plus complets d’Hollywood. Et bien que la recherche identitaire du jeune Chris soit malvenue et inutile à l’histoire, son interprète, Judah Lewis s’illustre comme un acteur à suivre.

DEMOLITIONParfois à la limite du mélodramatique, Demolition arrive toujours à emmener le spectateur dans une direction inattendue. En Le scénario de Bryan Sipe se garde bien d’expliquer les comportements de chacun comme pour mettre en avant leur imprévisibilité émotionnelle. La mise en scène de Jean-Marc Vallée est comme à son habitude fluide et stylisée.

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