Critique de Docteur Frankenstein avec Daniel Radcliffe et James McAvoy

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S’en prendre au mythe de Frankenstein est un sacré défi cinématographique. Il faut trouver le bon angle d’attaque et des idées originales. Il faut aussi réussir à donner du cachet à cet univers si étrange et fantastique.

Et c’est bien raté encore une fois…

Synopsis

Le scientifique aux méthodes radicales Victor Frankenstein et son tout aussi brillant protégé Igor Strausman partagent une vision noble : celle d’aider l’humanité à travers leurs recherches innovantes sur l’immortalité. Mais les expériences de Victor vont trop loin, et son obsession engendre de terrifiantes conséquences. Seul Igor peut ramener son ami à la raison et le sauver de sa création monstrueuse.

Critique

Adapter le roman Frankenstein ou le Prométhée moderne c’est surtout prendre le risque énorme d’être comparé à l’image du monstre que renvoi le film de 1931. Boris Karloff incarne la création du Docteur dans les esprits depuis maintenant tellement longtemps qu’il en est devenu un icône. Mais alors pourquoi toujours tenter la confrontation avec cette légende ?

Attention, cette critique révèle quelques éléments de l’histoire, mais rien de bien grave…

docteur_frankenstein_film_2015Le film de 2015 de Paul McGuigan, tout simplement nommé Docteur Frankenstein, est un parfait exemple de ce qu’il ne faut pas faire. Au contraire, la série Penny Dreadful intègre parfaitement Victor sans en faire des tonnes et en sachant rester réaliste. Récemment, c’était I, Frankenstein qui se plantait royalement, avec tout de même la volonté de tenter quelque chose d’original. Car le problème principal de Docteur Frankenstein est le manque d’originalité. L’univers rappel énormément celui des Sherlock Holmes de Guy Ritchie (on vous laisse le loisir de jouer au jeu de 7 différences sur les affiches), sauf que tout le monde n’a pas le talent de ce dernier pour créer un environnement cohérent et dans lequel on se projette facilement. Ici, on sent que le film veut se donner un genre, mais cela tombe très vite dans le navet fantastique à gros budget (40 millions de dollars). Machineries énormes, costumes peut convaincants, Londres en fond vert criard… Niveau ambiance, c’est loin d’être une réussite.

docteur_frankenstein_film_2015Au delà de l’univers, autant dire que le scénario frôle le grand-guignolesque : le sauvetage en début de film de Igor (Daniel Radcliffe) par Victor (James McAvoy) relève du grand n’importe quoi. On devine bien à l’avance toute l’intrigue autour du fait de créer la vie, ou du moins, de donner une seconde chance… On a aussi beaucoup de mal à croire en la rencontre improbable entre le brillant Victor Frankenstein qui cherche des bouts de corps et le “bossu” Igor, bête de cirque. Ce dernier vit dans la fange, les bas-fonds de Londres mais il sait lire, dessiner et se révèle un fin connaisseur de l’anatomie humaine… Mais pourquoi donc aller à l’Université !!! Cela n’a aucun sens… Et on ne vous parle pas le l’amourette inutile (sinon de dire qu’une femme figure au casting).

docteur_frankenstein_film_2015On se dit que les acteurs vont défendre ce qu’il reste du film. Et bien non ! James McAvoy cabotine dans le rôle du savant fou tandis que Daniel Radcliffe se retrouve dans une position “gollum-esque” durant les quinze premières minutes pour se métamorphoser en Igor Strausman qui ne sait pas bien ce qu’il veut. Les échanges entre les deux personnages sont souvent sérieux puis tombent dans la comédie pour tenter de créer un décalage, un genre. Mais encore une fois en vain puisque rien ne nous pousse vraiment à croire à cette histoire. Le pauvre Andrew Scott (Sherlock, SPECTRE) est cantonné à un second rôle sous-exploité de flic combattant contre Satan (ouh le cliché !) tandis qu’on sourit en voyant Charles Dance (Underworld, Games of Thrones) apparaître.

docteur_frankenstein_film_2015Et on termine par le clou du spectacle : le monstre de Frankenstein ! Au delà du boss fight final complètement nul, on ne peut pas s’empêcher de rire en voyant le résultat de cette réinterprétation du monstre de 1931. Tout est là : la cicatrice horizontale, le clou, la couleur de peau… Sauf “l’âme” du monstre. Il ressemble plus à un semi-Hulk semi-Hruk-Hai dont certains plans montrent clairement qu’il s’agit d’une maquette en plastique pas cher, qui ne s’anime même pas. Pour les autres séquences, c’est bien évidemment à grand renforts d’effets spéciaux informatiques !

Vous aurez compris qu’on ne vous pousse pas nécessairement à voir ce film. Mais nous sommes curieux de connaitre votre avis ! Laissez donc un petit commentaire 😉

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