Critique de “La Tour 2 Contrôle Infernale” avec Philippe Katerine

Près de quinze ans après La Tour Montparnasse, Eric et Ramzy en proposent une suite. Hormis Philippe Katerine en méchant drôle et incongru, leader d’un clan appelé les Moustachious et quelques pitreries surréalistes entre Eric et Ramzy qui font mouche, force est cependant de constater que le film s’avère une parodie lourdaude et empesée.

Synopsis

Octobre 1981. Ernest Krakenkrick et Bachir Bouzouk sont deux brillants pilotes de l’armée française. Suite à une malencontreuse erreur au cours d’un test de centrifugeuse, ils perdent une partie de leur potentiel intellectuel. L’armée voulant les garder dans l’aviation, on leur trouve un poste de bagagistes à Orly Ouest. Et là… La genèse des aventures de nos deux laveurs de carreaux de La Tour Montparnasse Infernale.

Critique

tour_2_controle_infernale_afficheÇa commence comme un film des Monty Python avec des génériques absurdes – il est évoqué que le premier est “tiré d’une histoire presque vraie” -, cela se poursuit avec des gags de plus en plus absurdes qui au début fonctionnent, mais progressivement s’enlisent dans un humour régressif et assez consternant.

Le duo Eric et Ramzy, d’abord drôle – comme lors de la séquence chez l’ophtalmologue où les deux compères voient tout un attirail de choses à la place de la lettre A, qui s’avère comme un des rares éclats de fantaisie réussie dans tout le long-métrage -, devient peu à peu ennuyeux et lourd, navrant de puérilité et d’humour raté – que ce soit l’homosexualité supposée de Ramzy, ou les sketches interminables mettant en scène les Moustachious.

Comment, à l’écriture, Eric et Ramzy, secondés par Nicolas Orzeckowski, ne se sont-ils pas aperçus qu’ils tombaient dans un humour paresseux et répétitif – relevons le fameux running gag de l’objet qui sauve un personnage d’une mort par balle -, et la plupart du temps peu drôle ? On retient certes Philippe Katerine, en méchant au look improbable, mais le reste des personnages sont des pantins suscitant davantage l’embarras que l’hilarité, et de surcroît peu incarnés.

Pour résumer, le scénario se résume donc à des enfilades de sketches sans éclat et des pitreries puériles et oiseuses ainsi qu’une parodie peu réussie du film de prise d’otage et de fin du monde. On ne saurait donc que déconseiller cette comédie parodique poussive et maladroite d’1h28 qui semblent en durer 3.

tour_2_controle_infernale Le fait qu’il s’agit d’une parodie ne justifie pas de se vautrer dans une débilité constante et auto-satisfaite. Quelques gags par-ci par-là provoquent certes le sourire ou le rire – l’amalgame entre le chanteur François Valéry et son homonyme le poète Paul qui a valu au Ministre de l’Intérieur de ne pas avoir été nommé Ministre de la culture ou le Moustachious Flamand aux paroles incompréhensibles qui éveille, lui, une fugace hilarité -, mais l’ensemble – les fautes de langage du méchant Philippe Katerine, les éperviers qui ressuscitent – s’avère très pénible.

tour_2_controle_infernale_faceOn peine également à s’intéresser au déroulement d’une intrigue bancale et rachitique, où les invraisemblances succèdent aux maladresses, le tout teinté d’une absence d’humour embarrassante et dont la lourdeur ne peut encore une fois être excusée ou légitimée par le fait qu’il s’agisse d’une parodie.

Après plusieurs films qu’on pouvait déjà taxer de lourdeur, Eric et Ramzy persévèrent donc dans le navet, mais qui ne fait ici, excepté quelques brèves scènes sus-citées, même pas rire au second ou troisième degré. Un ratage artistique et humoristique qui ne vaut vraiment pas la peine de dépenser 10 euros et de perdre une heure et demi de son temps.

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