Critique de Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu

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Plus gros succès au box office France pour l’année 2014, Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu a conquis le cœur des français comme des critiques cinémas.

Un succès que je ne comprends pas du tout… tant cette heure et demi fut douloureuse pour moi…

Synopsis

Claude et Marie Verneuil, issus de la grande bourgeoisie catholique provinciale sont des parents plutôt “vieille France”. Mais ils se sont toujours obligés à faire preuve d’ouverture d’esprit…Les pilules furent cependant bien difficiles à avaler quand leur première fille épousa un musulman, leur seconde un juif et leur troisième un chinois.
Leurs espoirs de voir enfin l’une d’elles se marier à l’église se cristallisent donc sur la cadette, qui, alléluia, vient de rencontrer un bon catholique.

Critique

quest-ce-quon-a-fait-au-bon-dieuJe me résous finalement à écrire un billet sur le film de Philippe de Chauveron Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu car je reste extrêmement perplexe (et triste) devant un tel succès… Plus de 12 millions de spectateurs se sont déplacés dans les salles de cinéma, parfois plusieurs fois, et je ne comprends pas.

Je pose donc quelques pistes d’explications dans cette critique amère d’un film qui n’aura su me décrocher qu’un jet d’acide.

Par où commencer ? Par ce scénario édulcoré ? Oui, allons-y. En quoi est-ce drôle que de porter à l’écran une série de blagues conventionnelles, usées et plus clichées les unes que les autres ? Osez ce genre de blague sur votre lieu de travail, voire même avec vos amis et vous avez une chance sur deux de créer un véritable malaise à défaut de vous engueuler franchement. Le français moyen a-t-il donc bien rigolé en se projetant dans ce qu’il pense tout bas (du moins pour 25% d’entre eux) ?

Car chacune des cultures représentées dans le film en France en prend pour son grade : les noirs, les juifs, les racistes de base, les asiatiques, les chrétiens, les musulmans, les blancs… Ainsi, rassurez-vous, tout le monde est servi. Et donc parce qu’il faut toujours contenter tout CE monde, faire dans le politiquement correct, c’est à la queue leu-leu que s’enchaînent les gags. Choisissez un ordre aléatoire entre juif / chinois / arabe / noir et vous avez droit à trois ou quatre fois la même blague dans la même minute… C’est un peu le tirage du loto des blagues vaseuses !

D’autant plus que tous ces clichés ne sont jamais mis à mal, à croire que le naturel revient au galop pour chacun des représentant des différentes cultures. Le pire dans tout cela, les femmes sont beaucoup prise à partie dans ce film mais tout le monde s’en fout car les noirs, les arabes, les juifs et les asiatiques c’est vachement plus drôle.

Suis-je trop exigeant ? Je pense que non, car un film comme Babysitting de Philippe Lacheau me fait marrer tout autant qu’Intouchables avec Omar Sy ! Des films qui savent changer de sujet.

C’est l’énorme défaut du film : de mauvais dialogues redondants à croire que Philippe de Chauveron et Guy Laurent se sont baladés le temps d’un après-midi dans une cour de récréation ou sur le twitter de l’extrême droite et en ont ressorti les plus mauvaises répliques. Du coup, tout le monde passe pour des intolérants. Car c’est bien connu : tout le monde est un peu raciste, dans le fond. Ce genre de message me donne des frissons et me révolte.

Beaucoup me diront : “mais ce n’est pas la réalité, c’est une comédie”. Il n’empêche que, de mon point de vue, ce style d’humour n’a rien de classe lorsqu’il s’agit de mettre de mauvais sketchs bout-à-bout. Cela plait à 90% des 12 millions de spectateurs ? Je réponds qu’ils n’ont aucune profondeur et aiment le consensuel, le politiquement correct tout en se retrouvant un peu dans le discours.

Nombreux sont ceux qui m’ont dit : “c’est un message de tolérance”. Je leur rétorque que c’est surtout un étalage de racisme gentillet, potache et bon enfant. Oui, ce racisme que l’on pardonne à tous sauf aux “vrais racistes”, et qui avouerait l’être ?

Au final, c’est un film absolument vide de sens et sans finesse mais tellement consensuel qu’il aura fait rire des millions de gens, sauf moi.

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