Critique de Rock’n Roll de Guillaume Canet

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J’avais tellement envie d’aimer le dernier cru de Guillaume Canet, car je sais à quel point il y tient. C’est en quelque sorte son film de relance, après l’échec de Blood Ties en 2013. Mais le résultat n’y est pas et c’est vraiment dommage, car la première partie est assez réussie.

Synopsis

Guillaume est en pleine crise de la quarantaine. Ca y est, maintenant qu’il est rangé et père de famille, il ne se trouve plus rock, et les autres aussi le voient comme ringard. Suite aux commentaires malaisants d’une collègue comédienne et d’une journaliste, Guillaume décide de changer sa vie et de faire en sorte de redevenir rock…

Un riff en demi-teinte

Ce genre de film-thérapie a déjà été fait en France par Guillaume Gallienne avec Guillaume et les garçons à table. Ce type de film, si bien exécuté, peut être réussi mais ici l’ensemble manque de subtilité et de cohérence et se vautre même à plusieurs endroits dans un trop plein de caricature.

Pourtant le cinéaste avait tout pour réussir : on voit comment le film aurait pu éviter cet excès et être plus subtil. Le réalisateur effectue d’ailleurs, dans la première heure, une critique acerbe et réflective du cinéma avec un certain brio, en nous montrant l’envers du décor, la superficialité des rencontres et du milieu avec un humour décapant, ce qui vaut au spectateur des moments de pur comédie simplement hilarantes. Mais pour quelle raison tombe t-il dans la farce dans la deuxième heure, en mettant à la trappe le personnage interprété par Camille Rowe et la subtilité de son étude sur le couple et le temps qui passe, cela reste un mystère.

Sans explication, le film effectue un tournant décapant et illogique, en changeant de style et en rendant le personnage principal, pour lequel on avait de l’empathie, en espèce de bonhomme michelin stéroïdé, ce qui fait qu’on ne comprend plus rien à ce qu’on voit et qu’on se demande même si on a pas atterri aux Anges de la téléalité. Cela rend la fin (notamment la décision de Marion)  incohérente, alors que quelques minutes plus tôt et avant de rendre son personnage complètement ridicule, il avait effectué une mise en abyme très forte de son propre film.

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Le film se finit en farce de mauvais goût plutôt grossière sur les stars holywoodiennes où le personnage principal n’a au final rien appris de son odyssée intérieure car son parcours n’est en fait qu’une longue descente aux enfers et surtout au grotesque. On peut dire que le personnage principal aurait mérité un meilleur traitement que celui-ci.

Le film résonne assez avec la suite de Trainspotting (sorti début mars 2017) et qui lui aussi est un film sur la crise de la quarantaine et l’image qu’on a de soi. Ces thèmes abordés à la fois par Danny Boyle et ici par Guillaume Canet ne sont pas sans intérêt et dans Rock’n’Roll, cela est fait tout en dérision.

Même si le film est très oubliable et truffé de tels défauts qu’on le trouve plutôt raté, on ne peut qu’applaudir le courage du réalisateur pour avoir su rire de lui même et de son statut de célébrité, voir de son statut de « M. Cotillard ». C’est donc avec beaucoup de déception qu’on sort de la séance car on sait qu’on vient de voir l’oeuvre d’un cinéaste sans doute très talentueux, mais qui s’est perdu dans son œuvre jusqu’à ce qu’elle n’ait plus aucune cohérence.

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1 commentaire
  1. J’ai bien aimé la première partie mais il faut avouer qu’ensuite..on s’ennuie ferme et ce cirque mégalo (et cette horrible transformation) n’y change rien . Oui, à fuir !

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