Critique de Sherlock Holmes 2 : Jeu d’ombres de Guy Ritchie

Je ne vous cacherais pas que j’adore la citation d’Alfred Hitchcock disant que “plus réussi est le méchant, meilleur est le film”. Et bien je commencerai cette critique en disant que le méchant de ce second opus de Sherlock Holmes (le fourbe professeur Moriarty) est particulièrement mauvais.
Le premier Sherlock Holmes était un film plutôt divertissant. À la fois assez proche des livres de Conan Doyle avec un Sherlock Holmes loin d’être parfait, opiomane et clairement dérangé, il s’offrait le luxe d’apporter un peu d’Hollywoodien (le bullet time et quelques explosions) sympatoches à regarder. Et bien le second va juste trop loin.

Trop loin dans la durée : 2h et des bananes nous amenant aux 4 coins de l’Europe, avec à chaque fois une nouvelle “mission” (on se croit presque dans un jeu vidéo). Et avec chaque fois un pseudo suspense, une pseudo énigme et une grosse explosion. Et n’étant pas Michael Bay qui veut, les explosions ne sont pas particulièrement brillantes dans les mains de Guy Ritchie (mention spéciale à la fuite dans la forêt en bullet time longue et vraiment sans aucun intérêt à suivre). Bref, toujours la même chose, c’est répétitif et on s’ennuie.

sherlockholmes

Ennui d’autant plus grand que le jeu d’acteur n’est pas faramineux. Robert Downey Jr. cabotine tellement qu’il n’en est plus crédible pour deux sous et Jude Law est dans la moyenne. Ah ? Il y a d’autres acteurs comme Noomi Rapace ? Ben en fait ils ne servent pas à grand-chose, donc bon, pourquoi en parler ? Parlons de Noomi Rapace par exemple : Il se trouve que pendant tout le film elle va vous tanner avec la recherche de “son frère”. Le tout pour nous offrir une scène nazouille de pseudo retrouvailles à la fin sans aucun intérêt scénaristique si ce n’est de lui trouver une raison d’être présente dans le film. Bref, c’est survolé et sans intérêt. Et parlons du méchant tiens, Jared Harris livre une prestation bonne mais sans plus. D’un autre côté, vu la nullité de son personnage, il aurait difficilement pu faire mieux. Là où on s’attend à voir le combat décisif entre les deux plus grands intellects du XIXe siècle, rien ne nous montre durant tout le film en quoi Moriarty est si intelligent que ça (on essaye de vous le faire croire avec une pseudo partie d’échec, une séquence en bullet time « à la Sherlock » et un tableau rempli de formules mathématiques, mais ça ne suffit pas). Finalement, rien ne le détache du méchant stéréotypé, magouilleur et foncièrement méchant, ne recherchant que son intérêt personnel.

En un mot, ce Sherlock Holmes m’a vraiment déçu, là où je pense que Guy Ritchie avait les moyens de faire quelque chose. Des bonnes idées du premier opus auraient pu naître une trame intéressante, un vrai combat d’esprit, un « jeu d’ombres » entre deux cerveaux exceptionnels, le tout détourné avec un zeste d’humour dans le personnage d’Holmes et la rigueur exagérée d’un Watson qui finalement ne l’est pas tant que ça. Mais malheureusement, c’est raté, et on est tombé dans le « too much ». Peut-être une prochaine fois ?

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