Critique de Twixt, de F.F. Coppola

Le légendaire Francis Ford Coppola s’offre une deuxième vie cinématographique avec la réalisation de petits films “personnels”. Après l’inconstant L’homme sans âge et le magnifique Tetro, il est de retour dans les salles de cinéma avec Twixt, un film de genre et en 3D, s’il vous plait. Verdict en lisant notre critique ci-dessous.

Synopsis

Un écrivain sur le déclin arrive dans une petite bourgade des Etats-Unis pour y promouvoir son dernier roman de sorcellerie. Il se fait entraîner par le shérif dans une mystérieuse histoire de meurtre dont la victime est une jeune fille du coin.

Critique Twixt

Admirateur inconditionnel de Francis Ford Coppola, j’attendais ce Twixt avec une certaine impatience. Et il faut bien l’avouer, j’ai franchement été déçu…

Si l’on sent que l’on a pas affaire à un tâcheron derrière la caméra, on se demande bien souvent ce que l’on fait devant cet OFNI. Le film a des qualités évidentes : certains plans sont somptueux, le jeu des acteurs est tout à fait honnête, et la mise en scène ne fait quasiment jamais dans l’esbroufe gratuite. Pourtant, du début à la fin du film on a la sensation de regarder le premier long métrage d’un jeune cinéaste commettant (trop) d’erreurs, bourré de (trop) d’idées et doté d’un budget (trop) minuscule pour ce qu’il souhaite réellement exprimer.

Elle-Fanning-Val-Kilmer-Twixt

Francis Ford Coppola tente de marier film de genre à l’ambiance gothique, situations humoristiques et histoire personnelle tout le long de son film, mais créé un décalage qui laisse le spectateur de coté du début à la fin. Son scénario manque de clarté et tourne en rond, avant de finir de façon un peu abrupte et prévisible… Son personnage principal n’attire jamais réellement la sympathie et les personnages secondaires, malgré des acteurs tout à fait corrects, sont insipides et inintéressants. C’est bien dommage tant on sent une réelle volonté de ne pas faire qu’un film de genre comme tant d’autres mais d’offrir quelque chose de neuf , frais et ambitieux.

twixt-movie

Vendue comme un petit bonus esthétique par le réalisateur lui-même, la séquence en 3D ne sert strictement à rien et les dollars investis pour auraient mieux fait d’être placés ailleurs.

A trop vouloir jouer (la 3D, le mélange des genres, un montage différent selon les projections…), Francis Ford Coppola n’a pas réussi à créer un film équilibré, malgré plusieurs éléments très sympathiques qui rend permettent d’éviter au spectateur de (trop) s’ennuyer…

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1 commentaire
  1. Pour une fois je suis en total désaccord avec vous ! je trouve au contraire que depuis l’homme sans âge et sa décision de refaire de films comme s’il était étudiant, Copolla flotte dans un état de grâce inégalé. Twixt, à mon sens, est le plus beau des trois opus, le plus maitrisé, dans lequel aucun tour de mise en scène n’est superflu. L”histoire est simple mais marquée par une poésie qu’un Burton n’ a jamais plus atteint depuis “Edward”. On voyage entre rêve romantique et réalité romanesque, on sent tout le poids d’un lourd bagage littéraire, avec la sagesse de l’âge en plus. Il va puiser chez Murnau ou Carpenter les effets cheap, les plans fixes qui renforcent l’ancrage du film dans les codes du fantastique libre, indépendant, au service du message, ce qui ajoute à la beauté de l’ensemble.

    Seul point sur lequel je pourrais peut-être vous rejoindre : la 3D. Mais je suis de l’arrière garde et je pense de manière générale que la 3D est l’invention la plus inutile du cinéma. Je l’ai vu en 2D et ce que j’ai vu était suffisamment beau et captivant pour me donner envie de le voir et le revoir encore.

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