Critique Happiness Therapy de David O. Russell

Après avoir expérimenté le film de guerre (Les rois du désert) et le film de boxe (l’excelent The fighter), David O. Russell s’essaie à la comédie romantique. Au casting, Bradley Cooper et Jennifer Lawrence, tous les deux nommés aux Oscars pour leur rôle.

Synopsis
Pat Solatano a tout perdu : sa maison, son travail et sa femme. Il se retrouve même dans l’obligation d’emménager chez ses parents. Malgré tout, Pat affiche un optimisme à toute épreuve et est déterminé à se reconstruire et à renouer avec son ex-femme. Rapidement, il rencontre Tiffany, une jolie jeune femme ayant eu un parcours mouvementé. Tiffany se propose d’aider Pat à reconquérir sa femme, à condition qu’il lui rende un service en retour. Un lien inattendu commence à se former entre eux et, ensemble, ils vont essayer de reprendre en main leurs vies respectives.

Happiness Therapy est un mix assez étrange  C’est à la fois une comédie romantique, avec les codes du genre (mais peu de clichés) et un feel good movie typique du cinéma indépendant US actuel. Un mélange qui peut surprendre mais le résultat est particulièrement à la hauteur !

Trois après nous avoir impressionnés avec The fighter (également multiple nominé aux Oscars), David O. Russel réussit à créer une alchimie parfaite : entre les genres, entre les sujets… et bien sur entre ses deux personnages principaux. Bradley Cooper (absolument excellent) et Jennifer Lawrence (plus séduisante que brillante, je ne vois pas pourquoi c’est la favorite pour l’Oscar…) incarnent deux névrosés, qui chacun à leur manière, sont en décalage constant avec leur environnement et ce qui est attendu d’eux. En les voyant, on repense à Jack Nicholson dans Pour le pire et pour le meilleur ou encore à Adam Sandler dans Punch-Drunk-Love : Des personnages à coté de la plaque, aux antipodes des clichés de la comédie romantique.

Quasiment tout le long du film, David O. Russell réussira à tuer les clichés du genre, mais aussi des thèmes abordés. Il traite de névroses et de sujets difficiles avec tellement d’humour que l’on ne se sent jamais triste. En même temps, les différents sujets sont traités avec suffisamment de profondeur et d finesse pour interpeller : la famille, les névroses qu’il y a en chacun de nous, les relations entre père et fils, ou frères et soeurs… Plusieurs thèmes abordés avec malice et subtilité, que ce soit au coeur du film ou le temps d’une scène.

Jennifer Lawrence dans Happiness Therapy

Outre une interprétation de qualité et un scénario magnifique, la mise en scène de David O. Russel contribue à porter Happiness Therapy dans une dimension supérieure. Alors que les réalisateurs de comédies romantiques, voir même des feel good movie du ciné indé US sont souvent paresseux, David O. Russell apporte une vraie identité à son film. Le choix de la caméra à l’épaule est parfaitement justifié par les névroses et l’explosivité des personnages tandis que certains mouvements de caméra contribuent au dynamisme de nombreuses séquences.

On peut peut être reprocher au film 10 minutes de trop, et surtout, une fin ou les clichés, jusqu’alors évités, sont omniprésents. Entre le père jusque là plutôt insupportable qui tourne gentil et le classique baiser au milieu d’une rue vide, rien ne nous est épargné…

Et alors ? le film est tellement merveilleux jusqu’alors qu’on est content de voir que tout se termine bien, sur une belle note positive, loin des tracas de la vie et des livres d’Hemingway !

Total
0
Partages
2 commentaires
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Article précédent

Critique du biopic Hitchcock

Article suivant
premium_rush_affiche

Premium rush de David Koepp

Articles sur le même sujet