Dog Pound de Kim Chapiron

Figure emblématique du collectif Kourtrajmé, Kim Chapiron avait débuté sur grand-écran avec le controversé Sheitan ( produit et avec Vincent Cassel, grand soutien du collectif ), plutôt trippant mais encore trop hésitant au niveau des genres abordés pour convaincre totalement . Quatre ans plus tard Kim Chapiron, revient avec Dog Pound tourné aux états-Unis, un film qui traite des prisons pour mineurs, sujet sur lequel le réalisateur a pris le temps de se documenter en visitant plusieurs établissements et rencontrant divers détenus ( certains qui ont d’ailleurs été amenés à jour dans le film ) entres autres .

Sur la base d’un sujet plus sérieux et beaucoup plus grave que son précédent film, Chapiron hausse le niveau un cran très au dessus et surprend en livrant une œuvre rude, tendue et implacable qui ne laisse pas indemne .

Le cinéaste opte pour un traitement sous un angle plutôt réaliste, tout en optant pour une écriture et des codes qui appartiennent davantage à la Série B qu’au documentaire, les choix du cinéaste sont payant puisque ce traitement sied à merveille au métrage .

Le film est très immersif , en quelques scènes on est déjà plongé dans le décor et aux cœur des intrigues qui se nouent, on ressent les montées de violences de manière quasi viscérale, et c’est à mon avis là que le film tire un de ses point forts, on vit le temps que quelques scènes l’enfer quotidien d’Enola Vale .

Aussi la crédibilité des situations et de l’ensemble tient aussi à des performances d’acteurs saisissantes, des jeunes acteurs qui font exister leurs personnages avec force . Au dessus de la mêlée il y a le jeune Adam Butcher dans le rôle principal qui est proprement hallucinant de vérité et d’intensité, c’est la grande révélation de ce film et la promesse d’un talent brut de décoffrage .

Certes on pourra aussi reprocher au film un intrigue sommaire qui n’en est pas vraiment une ou une psychologie des personnages sommaire, mais le film par la force de son sujet véhicule quand même quelque chose d’assez fort, montre avec une certaine amertume et une certaine mélancolie une jeunesse brisée et déjà presque sans issue .

Kim Chapiron s’affirme avec un deuxième long-métrage coup de poing comme un véritable espoir pour le cinéma de genre en France, son film se consomme comme une pure série B d’exploitation soignée et prenante .

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