#EtrangeFestival2017 Avant que nous disparaissions de Kiyoshi Kurosawa

Avant que nous disparaissions Kurosawa

Je ne connais rien au cinéma de Kiyoshi Kurosawa. On m’a dit le plus grand bien de ce réalisateur, et en particulier de ses films Retribution, Cure ou encore Kaïro (dont l’analyse est à lire ici).

Pour ce dépucelage Kurosawesque, direction l’Etrange Festival 2017 durant lequel est présenté son nouveau film Avant que nous disparaissions, en compétition internationale bien évidemment.

Certains m’ont dit que ce film n’était pas forcément très représentatif du cinéma de ce réalisateur japonais. Peut importe, je livre ici ma vision de ce film très étrange aux thématiques superbement intéressantes.

Le pitch

Alors que leur couple traverse une période difficile, Narumi découvre que son mari Shinji a disparu. Il réapparaît mystérieusement quelques jours après, mais il semble différent, apaisé et serein. Tout irait pour le mieux si ce n’était pas le début de crimes violents dans la région…

L’invasion invisible

Adaptation d’une pièce de théâtre parodique du dramaturge Tomohiro Maekawa, Avant que nous disparaissions gomme la dimension comique pour n’en conserver que quelques légers éléments. Le film est réalisé sur un ton très sérieux, mais le comique de situation prend souvent naturellement le dessus. Ce qui est lié au refus par l’humanité d’accepter l’inconcevable sans preuves, même lorsqu’il s’agit pourtant de la vérité.

Il faut avouer que le scénario est très original ! La Terre subit une mission de repérage extraterrestre préparant une invasion. Les trois pauvres humains qui se trouvent “possédés” par un extraterrestre adoptent du coup un comportement totalement inexplicable pour le commun des mortels. Durant plusieurs jours, ces trois extraterrestres déambulent dans une ville du Japon, à la recherche d’informations sur l’espèce humaine.

Avant que nous disparaissions Kurosawa

Un beau travail sur des concepts

Nous sommes très loin d’un film catastrophe à grandes doses d’effets spéciaux ! Independance Day, alors qu’il s’agit aussi d’une invasion, est très très très loin de ce que nous propose Kiyoshi Kurosawa. Le réalisateur fait le choix de filmer un drame, avec très peu d’action. C’est la vie de tous les jours qui est présentée, avec un focus particulier sur plusieurs concepts : le travail, l’amour, la famille, la haine, la possession.

Interrogés par les humains-extraterrestres qui cherchent à comprendre l’Homme, ces derniers répondent avec leur vision de ces concepts qui leur est propre. A cette occasion, de jolis dialogues sont échangés et forcent à la réflexion personnelle… Et pour aller plus loin, les extraterrestres ont la capacité de “voler” les concepts des humains. Cependant, l’effet secondaire est que l’humain perd ce même concept. Et les comportements générés sont parfois tout aussi intéressants que les concepts eux-mêmes !

Derrière tout cela se cache une critique gentille de la société contemporaine japonaise (voire plus largement), et en particulier sur ces concepts.

Avant que nous disparaissions Kurosawa

Malgré quelques longueurs

Assez mal rythmé, le film traîne en longueur. La cause principal est qu’il existe un (trop ?) grand nombre de personnages et d’histoires. Le gouvernement est montré au travers d’un personnage incarnant le Ministère de la Santé, et les enjeux qui gravitent autour ne font pas nécessairement avancer l’histoire aussi vite que prévu. Il y a certainement un volonté de dramatisation et de montrer quelques séquences militaires, mais cela semble assez inutile au final.

De même, la qualité de la fin du film n’est pas au niveau de l’heure et demi précédente. Il reste bien sûr quelques mystères que seules les théories des spectateurs pourront éclaircir, mais les dernières secondes ne sont pas convaincantes.

Au final, Avant que nous disparaissions reste un film intéressant mais qui pèche par manque d’entrain.

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