#Gerardmer2017 : Critique de Rupture avec Noomi Rapace

Sorte de doux mélange entre Hostel et Martyrs, Rupture était sélectionné et présenté en avant-première au festival de Gerardmer 2017. Si la recette peut paraître mauvaise, le résultat réussit à être très intéressant et ne tombe pas dans le gore gratuit et inutile. Avec l’excellente Noomi Rapace en tête d’affiche, ce film va faire peur à plus d’un !

Synopsis :

Renée Morgan, une mère célibataire, n’a jamais pu apprendre à être forte. Un jour, après avoir laissé son fils à l’école, elle est brutalement enlevée et jetée dans un camion qui part en trombe et roule pendant des jours. Elle n’a aucune idée où on l’amène, mais de toute évidence, on l’amène très loin… Le camion finit par arriver dans un vaste établissement, possiblement pharmaceutique ou gouvernemental. Un homme mystérieux la questionne sur son passé médical et sur ses peurs. D’autres personnes arrivent, d’autres personnes l’observent. Mais pourquoi elle ? Et que veulent ces gens ? La réponse à ces questions ira bien au-delà de tout ce qu’elle aurait pu imaginer…

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Critique du film

Au cinéma, la peur est toujours plus puissante quand le réalisateur laisse l’imaginaire du spectateur travailler. Il ne faut pas tout lui donner, et surtout tout lui montrer. Bien sûr on ne peut se contenter de cela, à un moment il faudra bien satisfaire le spectateur. Mais pour ceci il faut que l’ambiance soit posée. A chaque fois qu’il se passe quelque chose, une angoisse et une tension doivent s’installer. Pour cela, il faut être dans la suggestion, dans l’attente et dans l’inconnu. Voyez Alien, les moments les plus effrayants ne sont pas ceux avec le Xenomorphe mais ceux où justement nous ne le voyons pas. Les Jump Scare sont au mieux de l’étonnement et le torture porn du racolage avec la plupart du temps rien d’autre derrière. Steven Shainberg, le réalisateur de Rupture à très bien compris ça et c’est là la force de ce film.

ruptureDès les premiers instants, on sait que quelque chose ne va pas. Renée, le personnage de Noomi Rapace se fait suivre par de mystérieuses personnes, qui ont mis toute sa maison sous surveillance. On ne sait rien d’eux ni ce qu’ils veulent, mais on sait que ça va mal finir. Et quand elle est enlevée, nous restons plongés dans la même profonde ignorance qu’elle. Renée ne sait pas ce qu’il va lui arriver et imagine le pire, nous aussi. Quand elle a peur c’est nous qui avons peur, et quand elle prend des risques, on à l’impression de les prendre avec elle. Les émotions sont excellemment bien rendues, et l’empathie du spectateur forte.

Noomi Rapace joue très bien. Elle porte le film jusqu’à la dernière seconde. C’est presque inutile de le préciser vu comme ceci parait une évidence. Et encore une fois on regrette de ne pas la voir plus souvent et ailleurs. Son jeu va permettre de vraiment se faire aspirer par l’ambiance pesante et plus qu’angoissante du film. Cette ambiance va aussi se créer par la réalisation, qui sans être extrêmement inventive va faire suivre les codes du genre avec succès en instaurant un rythme et une tension prenante, notamment en jouant très bien avec le hors-champ. De plus la musique se marie très bien avec le montage et tous deux vont renforcer l’ambiance du film instaurée par le manque d’information.

rupture-2Le problème, c’est qu’à un moment, on est bien obligé d’expliquer l’histoire au spectateur. Même si on ne s’attendait évidemment pas une histoire de fou, on ne peut qu’être dessus par le vide du scénario. Toute la difficulté de jouer avec l’imaginaire de spectateur, c’est qu’après il faut savoir gérer les attentes créées, qui au fur et à mesure grossissent. Et pour le coup, c’est un ratage. L’idée de départ est sympathique et intéressante, le développement mauvais et trop concis pour qu’on puisse parvenir à trouver un sens et un intérêt final.

Le film est donc bien fait, mais ne va pas parvenir à nous surprendre ou même à nous convaincre par son scénario, qui à pourtant de bonnes idées. Rupture ne fait pas dans l’original mais va bien faire ce qu’il entreprend. Il risque de vraiment vous mettre mal par moments, et particulièrement si vous êtes arachnophobe !

Découvrez toutes nos critiques des films du festival de Gerardmer

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