Green Zone de Paul Greengrass

Affiche de Green Zone

3ème collaboration entre Paul Greengrass et Matt Damon après avoir imposé ses codes au film d’action moderne sur les 2 Jason Bourne : La Mort dans la peau et La Vengeance dans la Peau, Paul Greengrass retrouve son acteur fétiche non pas pour un 4ème Jason Bourne, mais un film qui traite d’évènements géopolitiques encore tout frais en Irak ( la chute de Saddam Hussein et la mise en place d’un nouveau gouvernement en Irak ) . Le est fait est que Greengrass pour ce film dispose d’un gros budget qui fait de son film un blockbuster sur le papier du moins, on peut voir Green Zone comme une sorte de fusion entre les Jason Bourne qui ont fait la renommée commerciale du réalisateur et ses films un peu moins connus que sont Bloody Sunday et Vol 93 qui ont davantage faits sa renommée critique ( même si ses Jason Bourne ont été très bien accueillis ) .

Ce qui commence comme un énième film avec des G.I Américains au Moyen-Orient comme on en a vu pas mal récemment avec plus ou moins de réussite d’ailleurs prend assez vite une dimension et une forme toute autre derrière la caméra de Paul Greengrass .

La comparaison avec Jason Bourne ne s’arrête pas au simple fait que Greengrass et Damon collabore à nouveau, Greengrass opte pour un traitement délibérément similaire et force est de constater qu’il est toujours aussi efficace la grande différence ici c’est que le film se base sur des fait réels et c’est ce qui rend la mécanique d’une certaine manière encore plus percutante .

On retrouve la caméra épaule si chère au réalisateur, les plans ultra-courts et la multiplication des points de vues en permanence, et c’est bien là qu’on voit la différence entre Greengrass et bon nombre de réals qui se sont essayés au procédé de la caméra épaule récemment, là ou beaucoup croient dynamiser leurs séquences d’actions en sur-découpant et faisant trembler la caméra, Greengrass lui implique un maximum de protagonistes dans l’action et ouvre un espace aux limites qui ne cessent de croitre .

La différence aussi c’est que ce style accompagne le film du début à la fin et pas que dans les scènes d’actions et c’est bien ça qui lui confère toute sa puissance et sa richesse, chaque instant Greengrass le rend palpitant en fait un événement et cela va crescendo, l’immersion est totale et Greengrass tire des faits réels un thriller musclé avec théorie du complot passionnant . Bien qu’on connaisse assez bien les tenants et les aboutissants de l’histoire, le cinéaste crée un suspens solide avec son lot de rebondissement et nous embarque à 200km/h dans un récit haletant et filmé avec furie et intelligence .

Le personnage campé par Damon ( charismatique et taillé pour le rôle ) entretient lui aussi des points communs avec Jason Bourne, soldat idéaliste croyant agir pour une juste cause en Irak se mettant à avoir des doutes au fur et à mesure qu’il revient bredouille de ses expéditions en quête d’armes de destruction massives ,découvrant peu à peu que quelque chose ne tourne pas rond il tente de mettre à mal la machination dans laquelle il est pris, ici son adversaire est le gouvernement américain

Arrive le moment ou l’engrenage dans lequel est pris le personnage est irréversible et là on pénètre dans une course contre la montre qui aboutit à un final monstrueux et un quota de scènes d’actions musclées qui amènent à la conclusion suivante dans le domaine de l’action Greengrass est l’un des rares grands noms à l’heure actuelle . Quand à l’aspect politique du film, à mon sens quelques films récents ( Mensonges d’Etat ou Brothers par exemple ) semblaient en apparence plus orientés politique pour être finalement assez vain et inoffensif là ou Green Zone en mettant plus l’action sur l’action et adoptant un aspect plus proche du film d’action que du film politique pur se fait plus subtil et distille ses vertus politiques adroitement et insidieusement .

Au moins du même calibre que La Vengeance dans la Peau, Green Zone conforte l’estime très grande que je porte à Paul Greengrass et son association avec Matt Damon fait à nouveau des étincelles, Green Zone est une grosse décharge d’arme de destructions massives si je peux me permettre .

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