L’Agence Tous Risques de Joe Carnahan

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Joe Carnahan s’est très rapidement fait un nom et forgé le respect de ses pairs avec l’excellent polar Narc sorti en 2002, il avait été convoité alors par les sirènes Hollywoodiennes ( un temps en charge de la réalisation de M:I:3 avant de quitter le navire pour cause de différent artistiques avec Tom Cruise ) mais après des années de battements il avait finit par signer en 2007 un polar un peu plus décontracté : Mi$e à prix, moins ambitieux mais très plaisant…Suffisamment pour conforter tout le bien que l’on pouvait penser du réalisateur, mise en scène virtuose et intégrité totale vis à vis des studios, Joe Carnahan est assurément l’un des gros cinéastes ayant émergés au cours des années 2000 . Après moult projets évoqués et avortés, le cinéaste fait désormais ses premiers pas à la tête d’une grosse production en signant l’adaptation cinématographique d’une série culte des années 80 : L’Agence Tous Risques . Une série dont je ne suis pas le plus grand connaisseur mais qui garde son lot de fans et la réputation de bons moments bien funs . Seulement la question était dans quelles mesure Carnahan allait s’approprier la chose et dans quelles mesure allait il garder le contrôle de son navire ( c’est quand même plus dur d’être maitre à bord sur un film à 110 millions de budget que sur du 17 millions : budget de Mi$e à Prix ), d’autant plus que c’est la nauséeuse 20th Century Fox qui distribue .

Ces doutes étant formulés, le film faisait quand même bien envie sur le papier grâce à un casting très prometteur ( Liam Neeson, Bradley Cooper , la révélation de District 9 : Sharlto Copley ), des trailers qui annonçaient un moment de cinoche bien fun, et la petite impression que Carnahan allait faire avec ce film ce qu’il n’avait pas pu faire sur M:I:3 .

Mais même en partant avec des aprioris positifs je ne m’attendais pas à prendre autant mon pied ni à un film aussi maitrisé et jubilatoire .

Le film démarre sur les chapeaux de roues, le prologue du film fait aussi office de générique d’ouverture ( les crédits défilent petit à petit au cours de la progression de l’action ) et en même temps racontent la formation de L’Agence Tous Risques . Carnahan grâce à une écriture plus intelligente qu’elle pourrait le laisser paraître, une mise en scène pensée et un montage intelligent, parvient en ce laps de temps record à poser des bases solides : cerner les traits de caractères de ses 4 personnages principaux, identifier clairement leurs interactions, mettre en place le concept de l’équipe et en mettre pleins les yeux au spectateur .

La structure scénaristique s’avère très efficace, le dosage entre l’action et les personnages est équilibré, pas de temps pour l’ennui , Carnahan délivre une intrigue efficace à défaut de réelle originalité mais sait se faire plus subtil qu’on pourrait le croire . Tout en respectant avec une efficacité formelle maximale le cahier des charges qui lui est demandé, le cinéaste parvient à s’approprier le matériau et le réécrire à sa façon . L’ennemi ici contrairement à une majorité de blockbusters vus ces derniers temps, n’est pas l’étranger ou un terroriste, mais fait clairement parti du système, un moyen pour Carnahan d’épingler unes à unes les grandes institutions Américaines en dressant un tableau peu reluisant de leurs modes de fonctionnement respectifs et leurs interactions .

Ce qu’il réussit aussi bien c’est à retranscrire l’unité, la fraternité de L’Agence Tous Risques, à relier ses quatre protagonistes entres eux sans que l’on tombe dans quelque chose d’artificiel, en ce sens le prologue est essentiel puisse qu’il pose toutes les bases de L’Agence, de ses membres et leurs interactions respectives, qui s’affinent au fur et à mesure du métrage mais restent toujours sur l’équilibre crée dans la séquence d’ouverture .

Et puis mine de rien Carnahan resserre les enjeux à quelque chose d’humain, dans le sens ou les personnages agissent en marge du gouvernement et se battent pour sauver leur honneur, et donc avant tout pour leurs intérêts personnels, le patriotisme est relégué au second plan .

Sur le plan de la réalisation ça fait plaisir de voir un film de ce calibre orchestré par un mec qui connait très bien son métier, en l’occurrence Carnahan développe une mise en scène cohérente sur la base d’un montage nerveux et d’un rythme effréné, d’une gestion de l’espace et du décor qui tranche clairement avec le tout venant . L’Agence Tous Risques ne laisse jamais de place à l’ennui , Joe Carnahan multiplie les scènes d’actions jouissives et fun ( et accessoirement délicieusement improbables ) comme on aimerait en voir tous les jours . Non seulement elles sont nombreuses et ne s’avèrent jamais répétitives, mais le montage qui mêle l’élaboration des plans à son déroulement , crée une forme de connexion entre l’action et le spectateur, c’est purement jubilatoire . En ce sens le final est une forme d’apothéose construite comme un tour de magie à base d’un humour efficace et d’action redoutable .

Et puis il faut reconnaitre que le casting a aussi sa part de responsabilités dans le plaisir éprouvé à la vision du film, un casting globalement très bien pensé qui colle avec les personnages et des acteurs qui semblent tous se faire plaisir . Liam Neeson inspire un mélange de classe, de sagesse et d’évidence pour le rôle, l’acteur prend ce rôle un peu récréatif pour lui très au sérieux et s’inspire comme le leader naturel dans le film mais aussi au niveau du casting . Sharlto Copley écope du personnage le plus barré, déjanté et s’en donne à cœur joie dans son personnage , confirmant au passage tout le bien qu’on a pu penser de lui dans District 9 . Enfin pour conclure j’ai beaucoup aimé

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