Nikita de Luc Besson

Film arrivant dans la foulée du raz de marée du Grand Bleu, qui a rendu Luc Besson définitivement incontournable dans le paysage audiovisuel Français, le réalisateur change complètement de registre par rapport à ses trois premiers longs-métrages et signe un policier-thriller noir et violent qui a marqué les esprits et reste à l’heure actuelle un de ses films références . Nikita est surement le film le plus mature à l’écriture du réalisateur au delà des fulgurances formelles dont Besson est capable de manière générale et de ses qualités de directeur d’acteur, c’est bien ce qui en fait une œuvre culte et dont la renommée mondiale n’est plus à expliquer .

On a souvent pointé le scénario comme le point faible du cinéma de Luc Besson, cela a souvent constitué à la fois la limite de ses réalisations mais encore plus au sein des productions dont il a écrit le scénario ou la c’est devenu un handicap couru d’avance pour la grande majorité des spectateurs .

Le scénario de Nikita est probablement le meilleur qu’ai écrit Besson, au point d’en réutiliser la recette jusqu’à l’usure et la caricature dans pas mal de ses productions mais peu importe puisqu’il n’est question ici que de ce film en particulier . On a souvent reproché le simplisme ou la naïveté des scénarios de Besson mais Nikita échappe justement à ces qualificatifs : en terme de construction, d’intrigue, d’enjeux et de personnages c’est vraiment superbement élaboré et creusé jusque dans la morale sombre et ambiguë . Le scénario est mine de rien très dense ( l’histoire dure en gros 4 ans voir un peu plus même ) , ponctué d’ellipses bien senties et intelligemment placées dans le récit .

De la violente scène d’ouverture à la scène finale ambiguë et pessimiste, Besson conte le périple chaotique d’un personnage sans repères dans une société qui la rejette dans un premier temps avant de l’utiliser afin d’asservir ses sales besoins, on passe par différentes étapes tour à tour douloureuses ( désintoxication , formation à la dure ) puis révoltantes ( manipulation et tentative de reconstruction extrêmement délicate ) malgré un poil de romantisme dans la deuxième partie du film qui ne fait finalement qu’accentuer la dureté de son existence .

Dans ce film Besson construit des personnages passionnants et fouillés pour guider un récit lui aussi assez complexe, les deux plus intéressants de ce récit sont les personnages de Nikita interprétée par Anne Parillaud et le personnage de Tchéky Karyo.

Nikita, un personnage dérangé et irritant ce qui ne facilite pas l’attache mais la fragilité qui ressort de la composition d’Anne Parillaud ( césar de la meilleure actrice à la clé ) en fait aussi l’un des personnages Bessonien les plus marquant et l’une des plus belles héroïnes qu’il ai conçu, l’une des plus intéressantes aussi .

Tchéky Karyo trouve ici l’un de ses rôles les plus fort à la fois bras droit du système, très méthodique et ne lésinant sur aucun coup bas pour exécuter les ordres mais en même temps amoureux impossible qui laisse entrevoir malgré lui son attache à son «

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