WEI OR DIE : immersion dans un week-end d’intégration par Simon Bouisson

WEI OR DIE est un film (ou plutôt une ”fiction interactive” comme ses créateurs se plaisent à le qualifier), réalisé par Simon Bouisson. Aucune chance néanmoins de voir ce film sur grand-écran. C’est l’une des particularités de celui-ci, produit par Résistance Films, Cinétévé et France Télévisions Nouvelles Écritures : Il sera diffusé dès demain sur le site officiel http://wei-or-die.fr, et est déjà disponible depuis aujourd’hui sur plusieurs sites partenaires du projet.

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Synopsis

WEI OR DIE raconte le déroulement du week-end d’intégration d’une école de commerce, comme il s’en fait des centaines chaque année (si vous n’êtes pas familiers avec ces événements, nous vous invitons à consulter l’infographie très complète sortie durant la promotion du film). Les dérapages en tout genre s’enchaînent, et le week-end se termine très mal, avec un corps flottant dans un étang, dévoilé durant la scène d’ouverture. Pour découvrir comment celui-ci est arrivé la, le spectateur a à sa dispositions les images filmées par les participants au week-end, qu’il va pouvoir visionner comme il le souhaite.

Critique

C’est là la deuxième grande particularité du projet, le but de celui-ci étant de produire une fiction originale et innovante. Pour cela, Simon Bouisson a choisi la carte de l’interactivité. Le spectateur a ainsi la possibilité, à n’importe quel moment du film, de changer de point de vue en fonction des caméras disponibles. Le pari est-il réussi ?

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Techniquement d’abord, WEI OR DIE est très convaincant. L’aspect interactif, avec la mise à disposition de supports multiples en simultané (drone, portables, appareils, caméras de surveillance, …) est franchement intéressant, et renforce clairement l’immersion. Le seul bémol de ce système est que le spectateur doit souvent revenir en arrière, ou risquer de rater des passages importants. Ainsi, si par moments les caméras filment toutes le même événement (on peut donc passer de l’une à l’autre en alternant les points de vue, et avancer dans le film sans rien manquer), il est la plupart du temps nécessaire de regarder chaque support l’un après l’autre, afin de pouvoir suivre l’histoire de chaque personnage. Cependant, chaque spectateur jugera de ce qu’il a envie de visionner, offrant au film une multitude de montages différents.

C’est aussi du point du vue scénaristique que WEI OR DIE réussi son pari : Durant le visionnage, on a presque jamais l’impression d’être devant une œuvre de fiction. Les acteurs sont tous très bons, les personnages tombent rarement dans le cliché, et la plupart des scènes paraissent vraiment naturelles.

De prime abord, on peut néanmoins se demander si le film ne propose pas une vision trop alarmiste des week-ends d’intégration, au risque de dégrader l’image déjà peut reluisante de ce genre de tradition dans l’imaginaire collectif (cf. la tagline du projet, ”Bienvenue dans l’enfer des week-ends d’intégration”). Mais même si la plupart des WEI se finissent évidemment bien mieux que celui-ci, le film illustre assez justement les côtés négatifs que ceux-ci peuvent comporter : pression sociale poussant à faire des choses dont on a pas envie, dérapages, tensions et rancœur pouvant s’installer entre bizuts et bizuteurs, étiquettes collées sur les gens pour le reste de l’année (à commencer par ceux qui ne participent pas au week-end), … etc. Ceux-ci peuvent facilement devenir un calvaire pour certains élèves.

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De plus, WEI OR DIE n’est pas qu’un film sur les week-ends d’intégration. En sous-textes celui-ci aborde des thèmes variés comme les confréries d’influence réunissant l’élite des des grandes écoles, et leurs rites de passage parfois extrêmes, l’usage inconscient des réseaux sociaux et l’absence de scrupules à ridiculiser les autres, … etc.

Avec sa fiction Simon Bouisson livre ainsi, parfois en grossissant un peu les traits, une étude passionnante et plutôt approfondie d’un ensemble d’attitudes et de comportements, régissant les relations et la hiérarchie sociale au sein des écoles de commerce, et plus généralement d’une certaines frange de la jeunesse d’aujourd’hui.

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1 commentaire
  1. Très sympa ce “film” original et qui ose mettre en images des “légendes” des W.E.I/W.E.C mais bon faut pas généraliser ça cartonne les W.E.I !

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