Critique Astérix chez les Pictes

Astérix chez les Pictes - Album
Astérix chez les Pictes – Album

Le 24 octobre, Astérix a prit d’assaut les librairies et enseignes de grande distribution ! L’entrée de mon point de vente habituel est totalement dédiée au 35ème tome des aventures du gaulois et de son ami Obélix. Mais que vaut la nouvelle équipe en laquelle Uderzo a placé sa confiance ? Jean-Yves Ferri (scénariste) et Didier Conrad (dessinateur) ont-ils relevé le défi ?

Synopsis

Alors que le village des irréductibles Gaulois est recouvert par la neige. Un énorme glaçon, venu de la mer, s’échoue sur les côtes bretonnes. Astérix et Obélix y découvre un guerrier picte enchaîné : Mac Oloch. Après avoir été dégivré, le Picte souhaite retourner dans son clan du Loch Andloll pour y retrouver sa fiancée Camomilla enlevée par Mac Abbeh, aux ambitions politiques peu recommandables.

Autour des bacs remplis d’albums Astérix chez les Pictes, tous les âges sont réunis, et les montagnes de BDs s’écoulent comme des petits pains. Il faut souligner qu’à moins de 10 euros, c’est une belle opération.

Je fais partie des gens qui saisissent le nouvel opus sans en feuilleter une page. Je rentre en trottinant chez moi, me jette sur mon lit – mentalement revenu quelques années en arrière – et me plonge dans la nouvelle aventure.

Retours aux fondamentaux

La première lecture impose un verdict unanime (on est plusieurs dans me tête mais c’est moi qui décide) : quelle prudence !

L’album est très sage, trop sage. Les fondamentaux que l’on souhaite retrouver chez Astérix sont tous présents, de la fraîcheur du poisson vendu par Ordralfabétix aux jeux de mots pour les noms des nouveaux personnages, en passant par les explications historiques refaisant l’histoire… ainsi que les pirates qui se font éclatés comme d’accoutumée !!!

Evidemment, je ne dévoile rien des détails scénaristiques afin de laisser de la surprise aux lecteurs.

Mon sentiment est mitigé, d’un côté je suis heureux de rencontrer cet ensemble de détails qui fait qu’un album d’Astérix est unique en son genre, de l’autre, j’ai l’impression de survoler, de surnager sans vraiment rentrer dans le vif du sujet.

Ferri souhaite surement poser les bases du renouveau et surtout éviter la catastrophe scénaristique qu’est Uderzo à lui seul. Quand on pense à l’album Le ciel lui tombe sur la tête, on se dit que cela ne peut pas être pire.

Je retrouve tout de même Astérix, Obélix et leurs amis. Tous les éléments sont présents, mais je n’accroche pas… Pourquoi ?

Astérix chez les Pictes
Astérix chez les Pictes

La faiblesse du scénario

Soyons clairs : l’effet de survol que je ressens à la première lecture se confirme lors des relectures. Le scénario en lui-même est très classique et les situations sont convenues. Elles s’enchaînent avec vitesse et peu de finesse. C’est trop simpliste, Astérix et Obélix semblent subir l’action et tomber par hasard sur ce qui leur arrivent.

Il se passe trop de choses dans cet album. Trop de “à côté”, de “pendant ce temps”, qui n’apportent rien au sujet majeur du scénario : le retour de Mac Oloch et secours de Camomilla, sa financé.

En soit, c’est loin d’être un échec, car cela se lit très bien, surtout après les prestations Uderzoesques.

Le lecteur n’est jamais perdu dans l’histoire, mais tout se passe trop vite. L’intelligence du personnage d’Astérix n’est jamais utilisée, Obélix est sous exploité.

Même verdict : le scénario est trop sage. J’espère simplement que c’est volontaire de la part du nouvel auteur, afin de se rassurer pour la suite. De ne pas créer de polémique dangereuse.

Le dessin est convainquant 

De son côté, Didier Conrad assure grave ! Le dessin est tout simplement très bon !

Quelques différences de style percent, ce qui est tout à fait normal. Le dessin semble plus focalisé sur les détails, c’est très propre. Les enfants vont surement adorer l’adaptation du monstre du Loch Ness et les adultes retrouveront un clin d’œil à Oumpah-Pah dans le dessin de Mac Oloch (assumé par les auteurs).

Rien à redire sur la qualité globale, c’est très convainquant !

A noter que la couverture est cosignée par Uderzo et Conrad qui ont partagé le dessin.

Les personnages et le comique de situation

Comme je le disais plus haut, les personnages principaux de Astérix et Obélix sont sous exploités et subissent très clairement les situations auxquelles ils sont confrontés.

Les seconds rôles existent pour la forme, et surtout pour les jeux de mots. Ce dernier aspect est très présent sur l’intégralité de l’album. Ferri utilise à bon escient cette facette ultra importante de la saga Astérix. Nommons Mac Oloch, Mac Abbeh, Mac Robiotik côté des Pictes.

Astérix et Mac Oloch
Astérix et Mac Oloch

Au delà des noms “marrants”, ces personnages sont anecdotiques. Par exemple, Mac Oloch semble perdu dans l’aventure et ne dégage aucun charisme. Le méchant Mac Abbeh n’est pas assez présent. Camomilla aurait pu ne pas être présente dans l’histoire tant elle ne sert à rien.

Tout comme le scénario veut montrer trop de choses, il y a trop de personnages et aucun n’est suffisamment mis en avant.

Cependant, Ferri maîtrise très bien le comique de situation et les jeux de mots associés. Je retiens trois vignettes qui m’ont réellement fait rire ! L’album regorge de jeux de mots parfois tirant sur plusieurs pages…

Bilan mitigé

Le défi de César Ferri et Conrad était ambitieux : reprendre la saga et surtout ne pas tomber dans les travers des derniers épisodes.

Il faut rendre à César ce qui appartient à César : le résultat est là ! Ce nouvel album ne prend aucuns risques visibles, mais évite surtout une élimination directe des nouveaux parents d’Astérix.

Je ne regrette aucunement mon achat, car je trouve que c’est un bel espoir de renaissance pour la saga. Je reste seulement un peu sur ma faim. De nombreux points sont à améliorer, surtout sur le fond mais en même temps, c’est tellement meilleur que Uderzo seul.

J’attends avec impatience le prochain pour voir si nos nouveaux auteurs décident de se lâcher un peu !

 

 

Total
0
Partages
3 commentaires
  1. Ce qui est une arnaque monumentale, c’est de laisser croire que Goscinny a pu le faconner avec Uderzo ! Leurs noms sont bien visibles tout en haut et il faut chercher pour trouver le nom des p’tite jeunes !!

  2. @P-O : en effet, j’ai aussi cherché longtemps les signatures respectives de Ferri et Conrad. Sans oublier que le nom de Uderzo apparaît en plus sur la couverture en tant que dessinateur. J’aurai préféré tout simplement voir “Les éditions Albert René présentent : Astérix par Ferri et Conrad”.
    Un peu à la Lucky Luke !

  3. @P-O : en effet, j’ai aussi cherché longtemps les signatures respectives de Ferri et Conrad. Sans oublier que le nom de Uderzo apparaît en plus sur la couverture en tant que dessinateur. J’aurai préféré tout simplement voir « Les éditions Albert René présentent : Astérix par Ferri et Conrad ».
    Un peu à la Lucky Luke !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Article précédent
Scène de danse dans Pulp Fiction

Les meilleurs films de danse selon les internautes

Article suivant

Quai d’Orsay de Bertrand Tavernier

Articles sur le même sujet