Critique BD – Superman Red Son

 

Une idée géniale ne fait pas forcément un chef d’œuvre. La preuve avec Superman Red Son de Mark Millar, également auteur de Kick Ass.


Et si…

Qu’est ce qu’une uchronie ? C’est une réécriture de l’histoire à partir de la modification d’un événement du passé. Superman Red Son repose donc sur une idée d’uchronie particulièrement originale : « Que se serait-il passé si Superman avait atterri douze heures plus tôt sur terre ? Il aurait été élevé en Union soviétique et serait devenu le symbole du combat mené par Staline.

Très vite hélas, on s’éloigne de cette idée de superman soviétique pour se recentrer sur un simple et beaucoup trop classique affrontement entre l’homme d’acier et son ennemi juré, Lex Luthor, chargé par les Etats-Unis de se débarrasser du symbole soviétique. Les différents idéaux sont toujours vaguement présents en toile de fond mais ne sont pas traités comme ils le mériteraient.

La fin de cette aventure s’avère très quelconque et la chute finale déçoit vraiment, à moins de s’amuser qu’elle s’applique aussi au Superman que l’on connait. Et encore…

Les personnages, plus gros raté de Red Son

Les personnages secondaires ne servent à rien. Voilà c’est dit. Piotr, très présent au début, disparait d’un coup sans rien avoir apporté à l’œuvre. Même Batman, le seul personnage dont on montrer réellement le passé (même plus que Superman lui-même) n’est pas attachant ni réellement intéressant.

Le besoin d’intégrer un maximum de personnages références de l’univers de Superman et de DC Comics nuit cruellement au sujet. Revisiter des personnages dans un autre contexte est cohérent, encore faut-il se donner de la peine de leur donner une certaine dimension en racontant un minimum leur histoire. Ce n’est pas le cas. Pire, cette mise en avant des personnages diverses et variés nuit au traitement du personnage principal. On le présente, comme les autres, on donne son rôle… et puis basta ! Mark Millar ne donne aucune psychologie à son Superman communiste.

Les premiers échanges entre Lex luthor et sa femme… Lois Lane ( !!!) laissaient augurer du meilleur. On pouvait imaginer une relation d’amour/haine/dépendance forte, mais cela n‘ira finalement pas plus loin ! La relation entre Lois et Superman elle aussi est complètement mise de coté, si ce n’est deux ou trois clins d’œil qui n’ont finalement pas grand-chose à faire ici.

Pas de double identité pour Superman non plus ! On aurait aimé voir « Clarkov Kentovic » journaliste ou cinéaste au service de la cause.

 


Une propagande visuelle

Le point fort de cette saga est visuel. Pas de prouesses dans l’enchainement des vignettes, tout est très classique mais certaines images sont magnifiques. On restera notamment ébahis devant la représentation de Superman durant ses exploits héroïques, dans la pure tradition des affiches de propagande soviétique.

Finalement, nous nous retrouvons face à un sujet qui aurait gagné à être traité plus en longueur, en prenant le temps de traiter correctement chaque personnage, sa place dans cet autre monde. Alan Moore aurait fait de cette idée un chef d’œuvre polémique. Mark Millar en a fait une aventure de Superman supplémentaire.

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