Après la projection de Brooklyn Yiddish, nous avons eu l’opportunité d’interviewer le réalisateur Joshua Z.Weinstein à la Villa Khiel’s.
L’emploi du yiddish rend le film authentique et pour le réalisateur cela aurait été inutile de faire le film sans cela. Il fallait le faire de cette manière ou ne pas le faire du tout. Avoir des personnages authentiques était important pour que le film n’ait pas l’air faux. Bien que non professionnels, tous les acteurs avaient un lien avec leur personnage : Menashe est aussi épicier bien que sa vie soit moins désordonnée, le rabbin est un chauffeur de taxi qui avait des études pour devenir rabbin…
Cela ne doit pas être sans rapport avec le fait que Weinstein soit un documentariste à la base. On lui a donc naturellement demandé pourquoi il n’avait pas fait un documentaire à la place de la fiction. Il nous a ainsi expliqué qu’il aurait été impossible de filmer dans les rues avec une caméra. Les personnes ne se seraient jamais laissées fimer. Il était obligé de recréer cela.
Pour le réalisateur, l’histoire de Menashe, le personnage traite du deuil après la mort de sa femme, mais d’une manière différente. Celui-ci porte la culpabilité. Leur mariage était forcée et il s’est trouvé soulagé à son décès. Il reste en conflit avec les autres femmes et ne sait pas comment gérer ce qui lui arrive.
Nous avons demandé à Joshua Weinstein comment il expliquait le fait que son personnage soit un peu schizophrène ou au moins pas très cohérent dans ses principes. Au début du film, celui-ci est assez sévère avec une femme qui va voir ses enfants renvoyés de l’école pour le non respect d’un principe. Or, il se retourne lui-même contre ce que la religion lui impose, c’est à dire, le retrait de la garde de son film depuis qu’il est veuf. Pour le réalisateur, l’intérêt était de montrer comment un homme profondément croyant peut aussi remettre en question cette croyance et de montrer également les sacrifices qu’il fait pour son fils.