Trois ans après Inside Llewyn Davis (déjà), les frères Coen reviennent à la réalisation avec Ave César. La promesse du film est simple : nous faire revivre l’âge d’or Hollywoodien au travers d’une histoire rocambolesque aux personnages incarnés par une myriade de stars. Le pari d’une comédie déjantée comme Burn After Reading ou le mythique Big Lebowski est osé mais l’on fait confiance dans la fratrie Coen… la méritent-ils ?
Synopsis
La folle journée d’Eddie Mannix va nous entraîner dans les coulisses d’un grand studio Hollywoodien. Une époque où la machine à rêves turbinait sans relâche pour régaler indifféremment ses spectateurs de péplums, de comédies musicales, d’adaptations de pièces de théâtre raffinées, de westerns ou encore de ballets nautiques en tous genres. Eddie Mannix est fixer chez Capitole, un des plus célèbres Studios de cinéma américain de l’époque. Il y est chargé de régler tous les problèmes inhérents à chacun de leurs films. Un travail qui ne connaît ni les horaires, ni la routine. En une seule journée il va devoir gérer aussi bien les susceptibilités des différentes communautés religieuses, pour pouvoir valider leur adaptation de la Bible en Technicolor, que celles du très précieux réalisateur vedette Laurence Laurentz qui n’apprécie que modérément qu’on lui ait attribué le jeune espoir du western comme tête d’affiche de son prochain drame psychologique.Il règle à la chaîne le pétrin dans lequel les artistes du studio ont l’art et la manière de se précipiter tous seuls. En plus de sortir une starlette des griffes de la police, ou de sauver la réputation et la carrière de DeeAnna Moran la reine du ballet nautique, Eddie Mannix va devoir élucider les agissements louches du virtuose de claquettes, Burt Gurney. Cerise sur le gâteau, il a maille à partir avec un obscur groupuscule d’activistes politique qui, en plein tournage de la fameuse superproduction biblique AVE CÉSAR lui réclame une rançon pour l’enlèvement de la plus grosse star du Studio, Baird Whitlok. Le tout en essayant de juguler les ardeurs journalistiques des deux jumelles et chroniqueuses ennemies, Thora et Thessaly Thacker. La journée promet d’être mouvementée.
Critique
Commençons donc par le commencement : non, Ave César n’est pas ce que vous attendiez en voyant la bande-annonce. Ou pas totalement du moins. Si vous pensez voir un film tournant sur l’enlèvement d’une star de cinéma, Baird Whitlock (incarné par un toujours brillant George Clooney), vous risquez d’être surpris… car non, tout ne tourne pas autour de lui. Non, le vrai personnage clé d’Ave César est Eddie Mannix, fixer d’un studio d’Hollywood chargé de résoudre tous les problèmes inhérents à la vie de ce dernier.
A la fois donc entre la tranche de vie et l’histoire classique, le film navigue entre les deux eaux, se permettant des longueurs sur son heure et quarante minute à l’écran. On en sort pas ravi, les rires peuvent s’enchaîner avec des moments d’assoupissement…bref, on ne sait pas trop où l’on est.
Il ressort donc de Ave Cesar une comédie foutraque, à la limite de la déconstruction, qui n’arrive cependant pas à totalement décoller malgré de nombreuses bonnes idées. L’histoire lui offrira-t’il un rôle de classique de la fratrie Coen ou restera-il anecdotique ? Seulement l’avenir (et peut-être un prochain visionnage) nous le dira.