Après deux sujets de société et une adaptation de fait divers, Roschdy Zem s’attaque à une histoire d’une autre ampleur avec celle du premier clown Noir Chocolat et est armé pour l’occasion d’un budget conséquent – 30 millions d’euros – qui permet une reconstitution aux petits oignons, avec costumes et décors très soignés.
Synopsis
Du cirque au théâtre, de l’anonymat à la gloire, l’incroyable destin du clown Chocolat, premier artiste noir de la scène française. Le duo inédit qu’il forme avec Footit, va rencontrer un immense succès populaire dans le Paris de la Belle époque avant que la célébrité, l’argent facile, le jeu et les discriminations n’usent leur amitié et la carrière de Chocolat. Le film retrace l’histoire de cet artiste hors du commun.
Critique
Il n’empêche que ce biopic fonctionne et se regarde sans déplaisir. Cela est imputable surtout au talent d’écriture du scénariste Cyril Gély, à qui on doit par ailleurs les pièces “Signé Dumas” ainsi que “Diplomatie” et qui confirme ici son don pour raconter des récits historiques et son sens des dialogues affûtés.
A la faveur de tirades très bien écrites, il nous invite à réfléchir sur l’histrionisme et l’art de l’acteur et le rapport au public. Si l’interprétation est inégale, plusieurs comédiens savent tirer leur épingle du jeu, notamment James Thiérée, très précis et impeccable, tout en émotion contenue dans le rôle de Footit, Olivier Gourmet dans celui du gérant du cirque ou Clotilde Hesme, parangon de grâce et de fragilité. Leur engagement achève de nous intéresser à cette histoire.