Au premier abord, le film choisit une tonalité romantique,
mais nous réalisons rapidement que cette romance au XXIème siècle,ce n’est pas une simple histoire de princesse…
Synopsis
Fausto est italien et vit à Paris. Il essaie de joindre les deux bouts en travaillant en tant que serveur dans un grand hôtel. C’est sur un toit de Paris qu’il rencontre Nadine, 20 ans, en pleine séance photo pour des sous-vêtements. Ils sont seuls, fragiles, et obsédés par une idée du bonheur qui semble inatteignable. C’est ainsi qu’ils se reconnaissent dans l’autre. Ils vont s’aimer, se perdre, souffrir et tenter d’atteindre ensemble ce bonheur impossible.
Critique
Claudio, l’immigré italien, et Nadine, la « je-m’en-foutiste », paumée, se rencontrent en haut du toit d’un hôtel de Paris. Lui, travaille en tant que serveur dans cet hôtel luxueux, et elle passe un casting de mode pour des sous-vêtements. Si la rencontre des deux protagonistes se passe sur un toit, ce n’est pas anodin, car nous nous rendons bien compte, tout au long du film qu’ils sont constamment en quête d’une chose « plus haute » que les autres, d’un “toujours plus”.
Pourquoi cette question financière est-elle importante finalement ? Parce qu’elle permet (ou pas) de faire avancer le couple. Elle leur permet de prendre certaines décisions qui participeront au succès du couple.
En réalité, à travers cette question financière, Cupellini nous raconte simplement l’histoire de deux jeunes, perdus, seuls et reclus de la société, qui cherchent désespéramment un endroit où trouver une harmonie. Cette harmonie, ils tentent de la chercher ensemble avec sincérité, du moins dans le cas de Fausto qui se dit que s’il ne peut pas avoir l’amour de Nadine, il peut au moins accomplir une forme de succès personnel. Il fera tout ce parcours, mais se rendra vite compte qu’il cherche en parallèle autre chose. Donc, c’est vraiment cette recherche du “toujours plus” qui accompagne les personnages, fomentée par les choix qu’ils font. Ce qui semble pourtant porter préjudice aux jeunes gens, c’est que leur couple ne fonctionne que dans le déséquilibre. Il faut impérativement que l’un des deux soit dans une galère pour qu’ils se comprennent. Nadine le dit même directement à Fausto, dans le film : “c’est marrant, j’ai l’impression que les choses vont bien pour moi, parce qu’elles vont mal pour toi”.
Alaska n’est pas qu’une histoire d’amour, mais bien aussi une histoire sociale. Et c’est un angle intéressant à aborder dans l’histoire d’un couple car les préoccupations économiques, au cœur du récit, font partie du couple. Les personnages ont continuellement cette idée obsessive de “devenir quelqu’un”, au point où ils ne se demandent même pas qui ils sont tout court. Et c’est vrai que ce détachement caractériel fait partie d’une personnalité qu’ils recherchent tous les deux. Le film tourne également autour de la thématique du tiraillement, celui de toujours devoir faire des choix. La raison ou le cœur ? L’amour ou l’argent ? Dans la vie, il faut toujours prendre des décisions, et c’est ce que raconte Alaska.