Lancée le 8 novembre sur Starz, Flesh and Bone est imaginée par Moira Walley-Beckett, ancienne productrice de Breaking Bad. La mini-série dépeint la vie d’un ballet et de ses danseuses, un lieu où pitié et compassion sont inconnues.
Synopsis
Des corps meurtris, une pression insupportable et des jalousies constantes, tel est le quotidien des danseurs de ballet. Un quotidien dont rêve Claire, jeune danseuse de Pittsburg fraichement débarquée à New York pour intégrer l’American Ballet Company. Là-bas, la jeune fille devient la coqueluche de Paul Grayson, directeur artistique colérique, sadique et manipulateur qui voit en elle une future star, une Etoile.
Intense immersion dans le monde de la danse !
Pour remplir huit heures de programme, il était impossible de rester concentré uniquement sur Claire et le ballet. Moira Walley-Beckett élargit donc son univers en développant les autres danseurs de l’ABC. Entre la nymphomane qui rêve de devenir soliste, la fille de riche qui fait aussi du strip-tease, la soliste qui vieillit mais veut rester la star à n’importe quel prix, les pions sont posés, et l’on comprend mieux le parallèle martial que la série veut faire passer. Comme nous le font comprendre les cartons au début de chaque épisode, un terme militaire défini, une troupe de ballet est un véritable champ de bataille.
Cette profusion de personnages est à la fois une force, mais avant tout la grande faiblesse du show. Il y en a trop. On essaye de donner à tous un ressort dramatique qui malheureusement est sans intérêt la plupart du temps. La seule qui compte vraiment c’est Claire, les autres ne sont là que pour combler certains moments de flottement de la série. Leur trame narrative est bien souvent sans intérêt. Pire, l’unique saison – la faute à un budget sous-estimé – se termine sans boucler toutes les intrigues et réussit même à en ouvrir d’autres dans l’épisode final ! Flesh and Bone se perd alors qu’elle aurait dû nous emporter dans des scènes de danse, bien trop rares.
Une série portant sur le ballet se doit d’avoir de bonnes scènes de danse. C’est une évidence. Dans Flesh and Bone, elles sont bien présentes, et l’on a presque envie de dire forcément. Les membres de l’ABC sont interprétés par de réels danseurs de ballet, 22 au total et pas des moindres. Walley-Beckett préférait de véritables danseurs plutôt que des acteurs sachant un peu danser.
Cette authenticité apporte une grande qualité visuelle et artistique à la série, renforcée par une très bonne réalisation qui sait mettre en avant l’ambiance sombre du scénario. On aurait pu craindre que privilégier la qualité de la danse se fasse au détriment de la qualité du jeu (le scénario demandant souvent des qualités de jeu certaines). Il n’en est heureusement rien et ce, même pour le personnage de Claire.
La série a beau être imparfaite de par son aspect soap, elle n’en est pas moins intense. Elle nous emporte où elle veut, mais pas toujours où cela était nécessaire. Ainsi, même si elle laisse une impression d’inachevé, Flesh and Bone est l’une des meilleures séries de la rentrée.