Première série originale proposée par le réseau SFR, qui l’a pré-financée, produite dans une collaboration italo-britannique avec notamment Frank Spotnitz à la création, qui avait aussi été à la tête de la géniale The Man in the High Castle, Medicis : maîtres de Florence, est une des dernières grosses série historique.
Dotée d’un casting attrayant entre Richard Madden (Robb de Games of Thrones) et Dustin Hoffman, la série a de nombreux éléments pour attirer et tenter de s’imposer et dans le paysage télévisuel. Malheureusement, la série ne parvient pas du tout à nous convaincre.
Synopsis
Florence, 1429. Fils de berger, Giovanni de Médicis a transformé la banque familiale en une puissance économique et politique sans précédent. Mais le pouvoir fait des envieux. Lorsqu’il est assassiné, ses fils Cosimo et Lorenzo ne manquent ni de suspects, ni d’ennemis. Au sein même du clan Médicis, l’entente est fragile. Mais l’ennemi est aussi intérieur… S’il sait qu’il faut parfois faire un mal pour un bien, jusqu’où Cosimo sera-t-il prêt à aller pour défendre les Médicis, Florence – et une révolution qu’on appelle aujourd’hui Renaissance ?
Médicis : une série assez maladroite
La série s’attache à décrire le tout début de l’ascension de la dynastie des Médicis à travers le début de la vie de Cosimo « Cosme l’ancien » Medicis (Richard Maden), allant de 1429 et la mort de son père Giovanni de Medicis, à 1434, avec quelques retours de vingt ans en arrière. Et déjà deux problèmes se posent. On ne ressent que très rarement ces cinq années passées, on a l’impression que les événements s’enchaînent sans discontinuer. L’enquête sur la mort de Giovanni est le point le plus embêtant car on a les avancées qui se suivent d’un épisode à l’autre – c’est le fil rouge de la série – comme si cela se déroulait sur un temps très restreint. Au bout d’un certain moment ça en devient ridicule tant ça manque de cohérence. Les scénaristes ont mélangé faits historiques et inventions dramatiques avec une telle finesse que l’on dirait un assemblage entre page Wikipédia et roman de gare.
La série de Frank Spotnitz souffre dans l’ensemble d’un grand problème d’écriture – étonnant quand on connaît les séries de qualités de ce dernier. On comprend bien qu’il faut combler les flous de l’histoire – toute les série de ce genre le fait – mais changer des dates clefs avérées nous pose plus de problèmes. L’avantage c’est que c’est le seul moment où nous allons être vraiment surpris. Le reste du temps on regarde les événement passer en se sentant rarement impliqué, par manque de suspens, de tension, de surprise. Il y a une grandiloquence et une théâtralisation dans l’ensemble des éléments de la série, que ce soit l’écriture, l’intrigue ou le jeu qui donne une lourdeur au tout.
Des personnages trop clichés
Il faut bien cependant reconnaître une chose à la série, c’est la qualité de ses décors – égale à celle de ses costumes. Tourné directement à Florence, on se sent vraiment de ce point de vue plongé en plein XVème siècle malgré quelques incrustations plutôt visibles. Le début de la Renaissance est très bien montré au travers de points comme le rejet du nouveau style artistique des artistes comme Donatello par les plus conservateurs ou par des aspect plus techniques comme la perspective et le point de fuite. De ce côté là, la série est intéressante et juste.
Médicis : Maîtres de Florence, est au final une série historique qui ne tient pas la comparaison un seul instant avec les grands noms du genre, et si elle plaira aux amateurs du style (par ici pour acheter le coffret) ou à ceux n’ayant pas peur de la lourdeur, elle ne nous enchante guère et ne parviendra qu’à nous tirer de plus en plus de soupirs d’exaspération au fil des épisodes.