True Detective, c’est un peu LA sensation des séries de la rentrée 2014. Sombre, profond, c’est aussi un nouveau format de série expérimenté avec succès par HBO (à qui l’on doit entre autres Game of Thrones). Et ce n’est qu’après 8 épisodes que ce conclut cette saison 1, l’occasion de revenir sur cette dernière…
Synopsis
La traque d’un tueur en série amorcée en 1995, à travers les enquêtes croisées et complémentaires de deux détectives, Rust Cohle et Martin Hart.
Critique
True Detective, c’est d’abord un nouveau format de série sur lequel s’essaie HBO. Dans True Detective, il n’est nullement question de continuité (du moins pour le moment) dans les saisons. En effet, le but de Nic Pizzolatto (créateur de la série, et accessoirement auteur du roman ayant été adapté sur cette saison 1) est de proposer une nouvelle enquête, avec de nouveaux acteurs à chaque saison. Ainsi, chaque saison fonctionne comme une histoire à part, ne nécessitant pas de “rattraper” toutes les saisons précédentes afin d’être à jour. American Horror Story carbure au même jus depuis 3 ans, mais ils conservent leurs acteurs…
Le temps est d’ailleurs un facteur aussi important dans True Detective. Tout comme son format, sa structure narrative est aussi très ambitieuse, se traînant sur 17 ans, avec une inversion de rapport durant la saison. Les 5 premiers épisodes se déroulent majoritairement en 1995, les personnages de 2012 n’ayant qu’un rôle de narrateurs. A tel point que l’on pense que les 8 épisodes ne serviront qu’à clôturer cette enquête. Sauf que… sauf que. L’enquête de 1995 est d’apparence résolue à l’épisode 5, et les épisodes 6 et 7 ne font que nous offrir une transition entre les deux époques, en passant par 2002. Ces deux épisodes posent aussi les bases de la conclusion de la série, en 2012, moment où l’enquête de 1995 ne sera plus qu’un souvenir…
Car finalement, True Detective est avant tout un long film policier de 8h. Un film qui creuse bien la personnalité des héros, navigue entre les lieux et les époques. Un film avec ses quelques longueurs, mais aussi avec ses réussites époustouflantes (qui a parlé du plan séquence de 6 minutes de la fusillade de l’épisode 4 ?). Et surtout, un film (et donc une série), qui prend le temps d’avoir une fin de qualité. A la manière d’un Breaking Bad (et contrairement à un Lost), savoir quand la série va se terminer est une vraie force pour cette dernière : Les auteurs peuvent prendre le temps de la construire, et la réussir. Et même si on a un pincement au cœur à la fin, une bonne série finie trop tôt vaut toujours mieux qu’une série qu’on a aimé et que l’on étire en longueur.
Mais nous dirons aussi oui car finalement, beaucoup d’auteurs savent produire plus d’une perle, et qui sait, avec l’appui du public, peut-être que HBO aura les moyens de se payer ce qui se fait de mieux à Hollywood en scénaristes. Et ainsi, offrir une nouvelle saison, avec de nouveaux acteurs (actrices ?) qui nous feront voyager autant que Rust et Marty. Et qui sait, peut-être que HBO prendra même le risque de changer radicalement le style des enquêtes ? Nous avons eu un Twin Peaks dans le Bayou, pourquoi ne pas faire une ambiance Agatha Christie dans une ville comme Los Angeles ? Le public serait à coup sûr déstabilisé, mais ne serais-ce pas aussi le meilleur moyen pour les surprendre ?
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