Critique Promised Land de Gus Van Sant

Affiche Promised land

Ecrit et interprété par le duo Matt Damon / John Krasinski, Promised Land est réalisé par le cinéaste Gus Van Sant, notamment connu pour Will Hunting ou encore Elephant, lauréat à Cannes de la Palme d’Or et du prix de la mise en scène.

Synopsis
Steve Butler, représentant d’un grand groupe énergétique, se rend avec Sue Thomason dans une petite ville de campagne. Les deux collègues sont convaincus qu’à cause de la crise économique qui sévit, les habitants ne pourront pas refuser leur lucrative proposition de forer leurs terres pour exploiter les ressources énergétiques qu’elles renferment. Ce qui s’annonçait comme un jeu d’enfant va pourtant se compliquer lorsqu’un enseignant respecté critique le projet, soutenu par un activiste écologiste qui affronte Steve aussi bien sur le plan professionnel que personnel…

Pour reprendre une expression des Inrocks à propos de ce film, Promised Land est un « grand film moyen ». Le sujet, ainsi que le traitement sont assez banals. L’interprétation est propre sans atteindre des sommets. Le scénario est malin mais contient quelques clichés et facilités. Enfin, la mise en scène est appliquée, faites de beaux mouvements, mais ne joue pas un rôle essentiel, renversant dans les sensations générés au spectateur. Il n’y a a rien qui justifie de s’enflammer devant Promised Land. Et pourtant, c’est un grand film.

Matt Damon dans Promised Land

Le sujet écologique est traité d façon intéressante, mais la force de ce film, c’est bien le traitement des personnages et en particulier du personnage principal. C’est un gentil, dans un rôle de méchant. Un mec bien qui fait un « sale job » et se retrouve confronté à un mec assez antipathique mais défendant une bonne cause. Le film joue donc beaucoup sur l’ambiguïté des sentiments et des situations. Surtout, il s’interroge sur la condition de cet homme : ses choix, ses convictions, ses contradictions et sa naïveté… Tout cela dans une Amérique profonde en crise et exploitée par l’Amérique riche et les conglomérats.

Il est assez difficile d’exprimer ce qui fait la force du film, cela se joue à un rien, mais Promised Land est bien plus que ce qu’il devrait être. Gus Van Sant, qui a accepté de réaliser le film 15 jours avant le tournage, donne l’impression d’un certain détachement. Et pourtant, il a encore su transformer un scénario intéressant en œuvre à part entière, pourvue d’une étincelle qu’on ne trouve que trop rarement au cinéma.

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