Analyse de ce remake du film culte
Le changement par l’action
Les Sept Samouraïs (1954) racontait la fin d’une époque, où les nobles samouraïs s’effaçaient au profit des paysans et des gens simples. Les Sept mercenaires (1960) décrivait une lutte pour la liberté des bons justiciers contre les méchants bandits pour laisser émerger une communauté de paysans libres. Dans tous les cas, les personnages qui ont une réelle évolution sont les villageois, puisqu’ils passent de victimes faibles et soumises à rebelles tenant les rennes de leur destin. C’est leur histoire que l’on raconte, l’histoire d’un peuple qui décide d’agir contre le despotisme. Les mercenaires interviennent en tant que catalyseurs du soulèvement contre les bandits. Et si dans les versions précédentes du film, on parlait de parcelles de terrain et de récoltes, ici, on parle d’or et d’exploitation minière, puisque le chef des bandits, Bogue, n’est mû que par la richesse et le pouvoir. On peut en déduire que cette adaptation ambitionne de remettre au goût du jour la lutte des opprimés en faisant un parallèle avec la réalité actuelle, où les abus de pouvoir sont plus souvent liés à l’argent qu’à l’agriculture.
Une mise en scène cinéphile
Les personnages
Aux États-Unis comme dans d’autres pays, le débat sur les origines et les communautés font rage de nos jours, et ce film encourage à dépasser nos querelles ancestrales pour s’unir dans un combat commun. Et les grands vainqueurs de ce combat doivent être les exploités, qui ont su dire stop et se battre pour leur liberté. Ils sont représentés de manière évidente par les villageois, mais dans une deuxième lecture, on peut s’apercevoir que les trois mercenaires encore debout après la grande fusillade correspondent aux représentants des peuples qui ont le plus souffert d’abus de pouvoir au cours de l’histoire des États-Unis (un afro-américain, un amérindien et un mexicain). Eux aussi symbolisent ainsi la victoire des opprimés.
À l’heure des débats politiques dans lesquels il est question de « filtrer » l’immigration, Antoine Fuqua rappelle donc subtilement la diversité de peuplement des État-Unis en montrant à travers ses héros la magnificence de ce « melting potes ». Au vu de l’actualité américaine, il n’est pas exclu qu’un message politique se cache derrière tout ça.…