Nous retrouvons Nicolaj Coster-Waldau (Jaime Lannister dans Game Of Thrones) qui change littéralement de palette dans ce drame danois. Et le changement lui va bien ! Retrouver notre pécheur favori en père de famille honnête et sincère le rapproche d’un personnage plus accessible et humain.
Synopsis
Andreas semble mener une vie tout ce qu’il y a de plus équilibré : une belle carrière d’inspecteur toute tracée, sa femme , Anna, et leur nouveau-né, Alexander, qu’ils aiment profondément. Un jour, lorsqu’ils reçoivent un appel pour signaler des comportements instables, Andreas et son collègue se rendent chez un couple de drogués, avec leur enfant. Cette rencontre va foncièrement bouleverser la vie d’Andreas, qui ne peut s’empêcher de penser à son propre enfant…
Critique
Oui, mais humain ne veut pas spécifiquement dire « sain ». Andreas, le personnage qu’il incarne, est incontestablement torturé et toutes les péripéties du film ne cessent de s’acharner sur lui.
A Second Chance, c’est l’histoire d’un couple heureux et décent qui va voir bousculer ce bonheur à cause d’une décision, d’un simple moment d’égarement et de fragilité. Le film ne cesse de tirer ce bonheur jusqu’à ce qu’il devienne un véritable cauchemar afin que nous nous sentions aussi piégés avec les personnages.
Raconté comme ça, le film intrigue n’est-ce pas ? C’est parce que les interprétations sont sincères et l’histoire véritablement déroutante. Le problème, c’est que ce poids psychologique que porte Andreas, nous le ressentons à peine. Le film est étouffant et ne nous laisse pas le temps de nous rendre compte de la faute qu’a commise Andreas. Le film commence vraiment au bout d’une heure, ce qui semble un peu long sur une durée de 1h40.
Ce qui aurait pu tourner en un drame psychologique fort est malheureusement terni par un récit trop lent et impersonnel. Tous les ingrédients sont pourtant là pour que le film fasse ressortir une véritable tension. Mais cela ne suffit pas. Nous ne nous inquiétons pas finalement. Les moments les plus intéressants sont lorsqu’ Andreas et son partenaire inspecteur interrogent la maman de l’enfant qui a été volé. Ce qui est touchant, c’est que même si nous savons qu’elle mène une vie instable et complètement inadaptée à l’éducation un nourrisson, elle sait. Elle sait, tout simplement que malgré ses défauts, elle n’a pas tué son fils, c’est tout. L’instinct maternel prend le dessus et voir Andreas face à cette assurance de la jeune femme contribue à la tension générale du film.
Il est également pertinent d’avoir montré le parallèle de la femme saine à celui de la femme instable, toutes les deux confrontées à l’exercice d’être mère. Les rôles sont inversés et le sain devient malsain, et vice et versa. Il y a un grand questionnement sur l’apparence et la raison. Ce n’est pas ce que l’on montre en société qui prime alors, ce sont les actes quotidiens.
A Second Chance éveille tout de même une certaine frustration pour ce genre de situation. Toutes les actions d’Andreas partent d’un bon fond, c’est cela qui rend le film plus complexe, même s’il sait très bien et, nous aussi, que ce qu’il fait est grave. Nous ne pouvons nous empêcher de ressentir une certaine empathie pour le personnage. Seulement, le film est plat et pauvre en intrigue, ce qui rend tout ce cocktail d’émotions un peu amère finalement. Dommage.