Peut-on parler de Rocky 7 pour Creed : L’Héritage de Rocky Balboa ? L’histoire est totalement intégrée à l’univers de Rocky créé par Sylvester Stallone, même s’il quitte la scénarisation et la réalisation.
Ryan Coogler parvient-il à prendre la suite du talentueux Sly ?
Synopsis
Adonis Johnsn n’a jamais connu son père, le célèbre champion du monde poids lourd Apollo Creed décédé avant sa naissance. Pourtant, il a la boxe dans le sang et décide d’être entraîné par le meilleur de sa catégorie. À Philadelphie, il retrouve la trace de Rocky Balboa, que son père avait affronté autrefois, et lui demande de devenir son entraîneur. D’abord réticent, l’ancien champion décèle une force inébranlable chez Adonis et finit par accepter…
Rocky, fin et suite !
Pour répondre à la question : oui, CREED est un Rocky 7. Même si le film n’est pas focalisé à 100% sur le personnage de Rocky Balboa, ce dernier reste le pilier majeur du film, tant grâce à sa relation avec feu-Appolo Creed que son passé de boxeur. Cependant, CREED reste un film un peu à part car centré sur le personnage d’Adonis Johnson Creed, qui a une vie et des origines très différentes de ce que la saga Rocky a pu nous montrer jusqu’à présent.
On peut donc voir CREED comme une sorte de reboot de la saga qui va s’inspirer très fortement de la marque “Rocky” devenue légendaire pour le cinéma. Place aux jeunes ! Jeune réalisateur : Ryan Coogler a 29 ans. Jeune acteur : Michael B. Jordan en a 28… Et Stallone peut vivre en paix car ce film CREED est tout à fait respectueux de l’oeuvre Rocky. Et promet d’autres films à venir…
CREED : un bon Rocky
CREED reprend les thématiques classiques d’un bon Rocky : un gros besoin de reconnaissance, un bon outsider, une histoire d’amour, quelques soucis de famille et, bien sûr, une relation coach-boxeur atypique. Ce n’est pas un film hommage mais une réelle volonté de construire une nouvelle histoire, basée sur Adonis Johnson Creed. Cela se sent dans la manière dont est construit le film, passant très rapidement à de l’action et prenant moins le temps de poser le contexte. Les premiers Rocky étaient sur un tempo très lent, telle une sorte de film d’une tranche de vie d’un “raté” des quartiers pourris de Philly. CREED entre plus rapidement dans le vif du sujet, en s’adaptant ainsi mieux aux attentes d’un public de 2016.
Un bon Rocky mais sans plus. Même si Michael B. Jordan est extrêmement crédible en boxeur avec un physique particulièrement bien sculpté pour le ring, son personnage manque un peu de profondeur et représente trop de clichés pour être réellement intéressant. Le coup de se construire un nom se comprend mais est un peu facile pour un boxeur qui sort de nul part sans réelle formation. Rocky Balboa avait des atouts qui le rendait particulièrement humain et attachant. Adonis Creed n’est pas de la même facture et aura du mal à conquérir le public avec autant d’aisance, du moins pas sur les mêmes thématiques.
De plus, les ingrédients de la recette Rocky ne sont pas toujours bien exploités. L’histoire d’amour tente de “créer” une nouvelle Adrienne, une femme toujours présente aux côtés d’Adonis. Malheureusement, le personnage de Bianca (Tessa Thompson) ne fonctionne pas aussi bien qu’espéré est n’a aucun poids face à Syvester Stallone. Le scénario était un poil trop ambitieux et ne permet pas de tout traiter avec justesse en 2h10 de film.
Côté réalisation, Ryan Coogler livre une étonnante prestation, à cheval entre l’hommage à des séquences pures Rocky tout en apportant de belles nouvelles idées. On pense notamment à la séance de shadow-boxing d’Adonis alors qu’il regarde le film du combat de son père – Appolo Creed – contre Rocky Balboa, ainsi qu’au fabuleux plan-séquence très immersif et très long, en plein cœur du ring. Pour le reste, on retient quelques belles images mais on regrette que Philadelphie ne soit pas plus mis en avant.
Stallone fait le boulot, et même un peu plus
Heureusement, Sly est toujours égal à lui-même ! De là à parler d’un Oscar, il y a une marge (qui lui serait plutôt décerné pour l’ensemble de sa carrière de Rocky). Son interprétation est parfaitement adaptée à un Rocky vieillissant qui vit hors du temps. C’est d’ailleurs uniquement grâce à lui et a sa présence qu’il y a autant d’émotions dans le film. C’est lui qui porte, grâce à ses quarante ans de Rocky, un personnage toujours aussi naïf qui continu de faire craquer des générations de fans.
Sylvester Stallone dans CREED, c’est 50% de talent d’acteur et 50% de patrimoine Rocky qu’il a lui-même créé.
A 70 ans en 2016, sera-t-il toujours au casting des futurs films que l’on peut imaginer avec Adonis Johnson Creed en tête d’affiche ? C’est dur à concevoir, car sans spoiler pour autant, il prépare vraiment sa sortie de la franchise…
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