3 ans après Inglorious Basterds, revoilà l’inénarrable Tarantino avec un nouveau film. Après avoir fait dans les pulp’s, les films d’arts martiaux et les films de guerre, le voici sur les westerns avec Django Unchained. Recoupant Lincoln de Spielberg en parlant aussi de la situation de l’esclavage dans le sud des USA aux alentours des années 1860, on est, dans un autre registre certes, sur la même thématique, mais sur un autre point de vue : celui des esclaves.
Synopsis
Dans le sud des États-Unis, deux ans avant la guerre de Sécession, le Dr King Schultz, un chasseur de primes allemand, fait l’acquisition de Django, un esclave qui peut l’aider à traquer les frères Brittle, les meurtriers qu’il recherche. Schultz promet à Django de lui rendre sa liberté lorsqu’il aura capturé les Brittle – morts ou vifs.
Alors que les deux hommes pistent les dangereux criminels, Django n’oublie pas que son seul but est de retrouver Broomhilda, sa femme, dont il fut séparé à cause du commerce des esclaves…
Lorsque Django et Schultz arrivent dans l’immense plantation du puissant Calvin Candie, ils éveillent les soupçons de Stephen, un esclave qui sert Candie et a toute sa confiance. Le moindre de leurs mouvements est désormais épié par une dangereuse organisation de plus en plus proche… Si Django et Schultz veulent espérer s’enfuir avec Broomhilda, ils vont devoir choisir entre l’indépendance et la solidarité, entre le sacrifice et la survie…
Critique
Jouissif, c’est un peu le sentiment que l’on a en sortant de la salle après Django Unchained. Jouissif, car on est face à un film bien mené, bien joué, bien rythmé… bref, le genre de films qui font dire que oui, Tarantino est un des réalisateurs majeur de ces dernières décennies (mais avait-on besoin de le préciser ?).
Comme toujours chez Tarantino, la violence extrême succède à des scènes d’humour corrosif – mais terriblement efficace, succédant elles –mêmes à des scènes de longues diatribes n’ayant souvent pour seul but que d’exprimer le point de vue du réalisateur. Prenez ces trois ingrédients, bouclez-les, et vous avez un Tarantino.
Cela pourrait-être lassant si l’animal ne faisait pas cela bien…et sur Django, il assure. Les scènes s’enchaînent bien, on s’amuse, prend un plaisir souvent enthousiaste, sans forcément savoir où veut nous amener le réalisateur. Seuls points noirs au tableau, quelques longueurs et un Leonardo DiCaprio qui surjoue…alors imaginez en plus que ces deux points noirs arrivent au même moment dans le film. C’est ballot.
Ballot d’autant plus que le rythme du film est excellent avant et après la séquence avec notre cher Leo, séquence durant quand même approximativement une bonne heure. Ce creux dans le film est dommageable, et est ce petit truc qui fait que l’on met un film dans la catégorie « très bon » et non pas « excellent » (la phase suivante étant le « mémorable »).
Ballot secondement par le jeu de Leonardo DiCaprio. Surjouant le propriétaire de plantation, il cabotine trop, rendant son jeu lourd. Très dommage quand on pense à Christoph Waltz, Jamie Foxx et Samuel L.Jackson qui eux brillent comme rarement. Jamie Foxx n’est pas loin dans Django de tenir le rôle de sa vie. Brillant, plutôt complexe, on s’attache énormément au personnage remuant ciel et terre pour retrouver sa bien-aimée. Et il faut bien dire ce qui est, il a une sacrée classe. Christoph Waltz est lui excellent en docteur/chasseur de prime d’origine germanique. Paternaliste, humain, mentor de Django, il rayonne dans ce rôle. Mais ne passons pas à côté de Samuel L.Jackson. Relativement peu présent par rapport aux trois acteurs précédemment cités, chacune de ses apparition est mémorable, il irradie la pellicule comme personne, jouant avec un brio assez phénoménal Stephen, esclave pas comme les autres de Leonardo DiCaprio.
La bande-son, comme dans tout Tarantino qui se respecte est brillante. Inspirée non seulement des thèmes d’Ennio Morricone, on y retrouve un peu tous les styles musicaux, s’enchaînant aisément, collant parfaitement aux scènes. Plusieurs fois, on s’amuse à nous couper un thème de manière abrupte, créant une frustration qui ne s’efface qu’après quelques minutes, quand un nouveau super thème apparaît. Bref, du bonheur pour les oreilles.
Vous l’aurez compris, Tarantino réalise avec Django Unchained un très grand film. Peut-être pas celui qui lui offrira un Oscar, mais en tout cas un excellent moment à passer pour nous spectateurs. Et ne vous y trompez pas, la séquence finale, sans vous spoiler, est (presque) du niveau d’un Michael Bay… Nous prendrons cela pour un hommage de monsieur Tarantino au Maître 😉
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J’ai un peu de mal avec cette dernière phrase de votre critique: “…sans vous spoiler, est (presque) du niveau d’un Michael Bay… Nous prendrons cela pour un hommage de monsieur Tarantino au Maître…” il est compliqué d’en discuter sans spoiler la scène donc je ne m’entendrais pas sur le sujet… J’espère juste que c’est de l’ironie.