Pour l’amateur de films d’épouvante que je suis, la saga Insidious faisait partie des bonnes surprises de ces dernières années. Les deux premiers volets (ou plutôt chapitres), étaient parmi les rares films de leur genre à proposer une mise en scène et une réalisation un tant soit peu originale et intéressante.
A cela, on peut désormais ajouter qu’Insidious est l’une des rares saga horrifiques à avoir su garder une constance de qualité au fil des épisodes.
Synopsis
Parce qu’elle a l’impression que sa mère défunte cherche à entrer en contact avec elle, la jeune Quinn Brenner se tourne vers Elise, un médium qui possède un véritable don mais refuse de l’utiliser depuis la tragédie qu’elle a vécue autrefois. Lorsque Quinn est attaquée par une entité malveillante, Sean, le père de la jeune fille, supplie Elise de les aider. Secondée par deux parapsychologues, Tucker et Specs, Elise accepte alors de tenter d’entrer en contact avec les morts. Forcée de s’aventurer dans les tréfonds de l’au-delà pour protéger Quinn, Elise va affronter le pire ennemi qu’elle ait jamais rencontré : un démon dévoreur d’âmes…
Critique
Le pari n’était pourtant pas gagné d’avance, étant donné que James Wan, réalisateur d’Insidious Chapitres 1 et 2 mais aussi de Conjuring : Les Dossiers Warren (une autre excellente surprise) n’était pas de retour pour ce troisième volet, trop occupé à exploser le box office aux commandes de Fast & Furious 7. La succession est prise par Leigh Whannell, le scénariste des deux premiers volets, qui n’avait jamais réalisé un long métrage auparavant. Ajoutons dans la balance le facteur « prequel » (pas forcément bon signe, surtout en matière de films d’horreur), et les spectateurs étaient en droit de s’inquiéter. Mais il se trouve que Whannell, sans égaler son collègue niveau réalisation, tient le cap admirablement tout en improuvant certains aspects moins bien gérés par ce dernier.
Il évident que visuellement, son travail est beaucoup plus classique que celui de Wan, et n’a pas réellement d’identité propre (il tente plus d’imiter le travail de Wan que d’imposer sa propre vision). Néanmoins, certaines scènes sont plus que mémorables et le dosage entre jumpscares et frayeur plus contemplative (la pire) est la plupart du temps particulièrement bien dosé.
Comme dans les précédents chapitres, on n’échappe malheureusement pas à une scène de combat digne du Bollywood des années 80… On ignore toujours d’où vient ce passage obligé des films de la saga, mais on s’en passerait bien ! Heureusement, cela ne dure jamais bien longtemps.
Côté scénario, on a donc droit à un prequel s’arrêtant sur la famille Brenner, attaquée par une entité malveillante comme les Lambert quelques années plus tard. Autant le dire, on a un peu de mal à s’intéresser à leur histoire, assez banale pour ce genre de film. Le scénario vaut surtout pour les passages concernant Elise, la fameuse médium bienveillante et salvatrice, et pour sa rencontre avec ses deux futurs collègues (Tucker et Specs). Cette rencontre fourni d’ailleurs quelques moments d’humour bienvenus, faisant retomber la pression pendant quelques courts instants. A ce niveau là, le seul véritable problème est sans doute la fin, qui malheureusement ne réussit pas à éviter un certains nombre de clichés. Rien de honteux néanmoins.
Plusieurs références aux deux premiers volets sont inclues, et peuvent paraître un peu forcées. D’autant plus que les événements qu’elles impliquent ne sont jamais évoqués dans les précédents films de la saga. Mais ces références sont plus des clins d’œil qu’autre chose, et n’ont finalement pas une importance capitale.
Le quatrième chapitre d’Insidious est d’ores et déjà prévu (et a été teasé par les scènes finales des volets 2 et 3). Il devrait voir le retour d’un personnage emblématique du premier volet. Et peut être celui de James Wan ? Peu probable, étant donné la quantité de projets attachés à celui-ci (Conjuring 2, Aquaman, Castlevania,…).