Mademoiselle de Joncquières est certes sorti en salle il y a environ deux mois, mais la critique est enfin là à l’occasion du festival Cinemania présenté à Montréal. Adaptation de Jacques le fataliste et son maître de Diderot,le film ne reprend pas la vie de Jacques et son maître, mais plutôt celle de Madame de La Pommeraye , du marquis des Arcis et de Mademoiselle de Jonquière. Emmanuel Mouret signe la réalisation et le scénario du film. Sans surprise compte tenu de son style, le film présente un triangle amoureux, durant laquelle La Pommeraye essaiera de se venger du marquis, qui lui a brisé le cœur.
Premièrement, les dialogues sont une réussite, ils retranscrivent à merveille la beauté de la langue française. La beauté de la langue de l’époque, la courtoisie, mais aussi les mœurs. Édouard Boer, je suppose, fut un choix logique pour incarner le marquis des Arcis, tant sa maîtrise de la langue française est remarquable. Pour ce qui est de Cécile de France, le choix est réussi, son sourire innocent lui va à merveille. Emmanuel Mouret déclara cependant qu’il ne voulait pas de Cécile de France, la trouvant trop gentille comparé à la cruauté du personnage. Mais l’innocence de l’actrice et sa gentillesse vont à ravir à ce personnage manipulateur . Les rôles de Mademoiselle de Jonquière, interprété par Alice Isaaz (Fiston, La Crème de la crème) et de sa mère par Natalia Donctcheva sont réussis, notamment la mère qui surprend par un jeu d’acteur réussi, peut-être même le meilleur du film.
Ensuite, la réalisation quant à elle reste simple, aucun plan exceptionnel, mais aucun plan raté à mon humble avis. C’est une réalisation propre. Sans surprise de la part d’Emmanuel Mouret. Mais je tiens à parler des costumes. Pierre-Jean Larroque en est le chef, récipiendaire de deux césars pour meilleurs costumes, on sent qu’un spécialiste est derrière ces costumes. Retraçant à merveille les accoutrements d’époques, je ne serais pas surpris qu’il se voit récompensé de plusieurs prix,ou du moins de plusieurs nominations en tout cas.
Finalement, pour ce qui est des points négatifs, la lenteur du film est à souligner. Il dure à peu près deux heures, le temps peut sembler long par moment. Les scènes sont, de plus et pour la plupart, en plan séquence. Le film montre donc la volonté de se rapprocher d’une pièce de théâtre, avoué par l’auteur lui-même. Mais ce choix produit certaines longueurs au film qui se veut lent, bourré de dialogues sans aucune action significative. Pour être simple et vulgaire, c’est du bla-bla. Le montage est aussi à revoir, passant d’une scène à l’autre sans lien distinct.Il m’a fallu un deuxième visionnage pour comprendre l’entièreté du récit, mais vous n’aurez aucun mal j’en suis sûre!
Si vous êtes friand de la langue française, des costumes d’époques et des histoires d’amour, ce film est pour vous. Si vous êtes plus friand du cinéma de divertissement, passez votre chemin !
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