Après le 1000ième film sur les vampires depuis ces 30 dernières années, le sujet du film de Waititi Taika et Clement Jemaine semble quelque peu risqué. Il faut tout de même reconnaître l’audacieuse tonalité comique employée qui détourne cependant le sujet et n’hésite pas à représenter l’auto dérision.
Synopsis
Bernard, Miguel, Aymeric et Geoffroy sont quatre vampires qui partagent une colocation à Limoges ( Version française). Dépourvus de vie sociale, ils cherchent, par tous les moyens, à s’intégrer aux us et coutumes de notre cher XXIème siècle. Leur « statut » de vampire et leur incapacité à résoudre avec finesse les problèmes qui les incombent au quotidien, font d’eux les « opprimés tyranniques » d’une société qui n’a que faire des vampires…
Critique
Et, une grande particularité du film, c’est qu’il est filmé à la manière d’un documentaire.
La caméra suit nos personnages comme s’il s’agissait d’un reportage façon « confessions intimes » sur les vampires. Finalement, comme après chaque épisode de confessions intimes, on se demande si on ne s’en fout pas un peu.
Car leur « vie » est limitée, pour la plupart du temps, à se faire des blagues grasses dans leur appartement miteux. Ils dansent, ils se dandinent, ils s’habillent et ils mangent. Entre les tours de vaisselle, de ménage et les crises d’hystérie, le programme semble chargé et transforme un film de 1h20 en une éternité.
La tentative d’intégrer des loups-garou et autres personnages monstrueux mythiques est décevante. L’interaction entre les loups-garou et les vampires tourne le plus souvent au ridicule. Ces soi-disant blagues sur les deux espèces, nous les connaissons déjà. Par exemple, nous savons que l’odeur des loups-garou est la plus insupportable des choses pour les vampires.
Seulement, le mythe des suceurs de sang est, ici, déformé par un humour lourd et sans substance. Les blagues, au départ assez prometteuses, sont répétées et « sucées jusqu’à la moelle ».
Finalement, ce sont les manières loufoques et les regards embarrassants des personnages qui rattrapent la lourdeur des dialogues. Les dialogues, pourtant réécrits par Bruno Lavaine et Nicolas Charlet pour le public francophone, paraissent légers. Des bouts d’intrigue sont tout de même agréablement ficelés.
Le film est tiré du court-métrage « What do we do in the Shadows », sorti en 2006, également réalisé par Waititi Taika et Clement Jemaine. Il a, en fait, été rallongé, mais on se demande si l’idée du court-métrage n’était pas plus astucieuse finalement. Le film a du potentiel mais nous agresse par sa lourdeur, ce qui semble dommage.