Geeks de tous poils, vous attendez avec impatience Imitation Game (comme en témoigne sa présence dans le top des films les plus attendus de 2015), film qui va nous conter l’histoire d’Alan Turing, inventeur de l’informatique moderne et casseur d’Enigma. Le tout porté par l’ex-Sherlock/Smaug et futur Dr. Strange Benedict Cumberbatch… alors, impatient ?
Synopsis
1940 : Alan Turing, mathématicien, cryptologue, est chargé par le gouvernement Britannique de percer le secret de la célèbre machine de cryptage allemande Enigma, réputée inviolable.
Critique
Imitation Game est donc, vous l’aurez compris, un biopic de Turing, génie des mathématiques, mais aussi et surtout atteint du syndrome d’Asperger et homosexuel. Un personnage hautement complexe donc, et pas des plus simples à incarner au cinéma.
Que dire alors de la prestation de Benedict Cumberbatch ? Il semble ne plus jouer, mais réellement être Turing durant le film. Puissant, brillant, sensible, fragile, on s’attache tout de suite à lui et on prend plaisir à le voir progresser, grandir, souffrir dans ce monde de la Seconde Guerre Mondiale. Les obstacles sont nombreux face à lui, et il n’hésite pas à tous les prendre de face. On pense à la prestation de Jim Parsons avec le personnage de Sheldon Cooper dans The Big Bang Theory. A l’humour près, on est confronté à deux personnages puissants, brillants, intellectuellement largement supérieurs à la moyenne (et qui le savent). Sauf que là où Sheldon est surtout drôle, Alan Turing est plus grave, plus sérieux. On partage avec lui ses échecs, ses souffrances et ses réussites.
Autour de Benedict Cumberbatch, les acteurs sont tous bons, que ce soit Keira Knightley, Mark Strong ou Matthew Goode, chacun apporte sa contribution au film.
Seul point noir du film : La narration. Hyper classique sur la forme, le film se déroule comme beaucoup de biopics, sans originalité ni fioritures. On aurait aimé une structure un peu originale comme dans The Social Network mais que nenni. Le spectateur connait l’histoire, et cette dernière s’écoule de manière presque linéaire, sans à-coup, chronologiquement. En temps normal, ce ne serait pas un défaut, mais sur un film réussissant à avoir une telle prestation individuelle, c’est presque dommage.
Cela n’empêchera pas en tout cas de lancer Benedict Cumberbatch dans la course à l’Oscar, ce dernier réussissant très clairement la meilleure prestation de sa carrière. Autour de lui, le film se montre prenant, malgré sa structure trop classique.