3 ans après le brillant Cloud Atlas qui avait enthousiasmé la rédaction d’Oblikon (lire notre critique), la fratrie Wachowski, créateurs de la saga Matrix, reviennent avec Jupiter : Le destin de l’univers, un des films les plus attendus de la rédaction de 2014 et 2015 ! Que donne alors cette épopée spatiale, dont le scénario originel aurait fait plus de 600 pages et dont les effets spéciaux étaient tels que le film a été reculé de plus de 6 mois ?
Synopsis
Née sous un ciel étoilé, Jupiter Jones est promise à un destin hors du commun. Devenue adulte, elle a la tête dans les étoiles, mais enchaîne les coups durs et n’a d’autre perspective que de gagner sa vie en nettoyant des toilettes. Ce n’est que lorsque Caine, ancien chasseur militaire génétiquement modifié, débarque sur Terre pour retrouver sa trace que Jupiter commence à entrevoir le destin qui l’attend depuis toujours : grâce à son empreinte génétique, elle doit bénéficier d’un héritage extraordinaire qui pourrait bien bouleverser l’équilibre du cosmos…
Critique
Si Jupiter : Le destin de l’Univers a été un des films les plus attendus de la rédaction, et si il a vu sa date de sortie décalée de près de 6 mois, c’est beaucoup du à son ambition. Après le brillant Cloud Atlas, on annonce un script spatial de plus de 600 pages de nos deux compères avec des effets spéciaux à couper le souffle. Comment ne pas attiser notre curiosité ?
Que dire sur cette ambition justement ? Si beaucoup de films aujourd’hui (et de blockbusters en particulier) ne tentent plus vraiment grand-chose et se contentent d’adaptations, de suites et de remakes, cela n’est pas du tout le cas de Jupiter : le destin de l’Univers. Script original et foisonnant de personnages, de détails, de noms, on a souvent plus l’impression de se retrouver devant une grande saga littéraire spatiale que devant un film de 2h.
L’univers conçu par les Wachowski pour Jupiter est riche, avec de nombreuses planètes, d’espèces humanoïdes et n’a que peu de choses à envier à d’autres, pourtant beaucoup plus anciens comme ceux de Star Wars (sur lequel ils n’hésitent pas à s’inspirer énormément pour quelques scènes), Star Trek, ou vu plus récemment, le monde cosmique de Marvel. Cette richesse pourrait tenir sur une trilogie (facile) afin d’en explorer à peine quelques recoins. Avouez que ce n’est pas tous les jours que l’on est confronté à un script comme cela non ? Alors oui, de facto, on quitte l’univers « simple » de la science-fiction pour entrer de pleins pieds dans celui du Space Opera. Et c’est plutôt rafraîchissant donc.
Qui dit Space Opera d’un côté dit souvent personnages plutôt simples de l’autre. Et on n’échappera pas à cette règle dans Jupiter : le destin de l’Univers. Si Mila Kunis est parfois fade dans son rôle d’élue qui refuse ses responsabilités (cela ne vous rappelle pas un certain Néo ?), elle garde son niveau de jeu et ne surprends donc pas, ni en mal, ni en bien. Channing Tatum quant à lui joue un rôle quasiment muet, sur la retenue, même si parfois son côté « Saint-Bernard » (dans tous les sens du terme) déborde, le rendant très plat. Les personnages secondaires (dont le fameux Sean Bean, le vainqueur du Golden Globe de meilleur acteur Eddie Redmayne, Tuppence Middleton et Douglas Booth entre autres) sont bons, assurant donc un casting réussi au film. Un petit défaut ? Il manque un « Han Solo » dans Jupiter, personnage peut-être moins stéréotypé, un peu plus profond, qui aurait permis au film d’avoir sa « star » incontestable. Mais n’est pas Star Wars qui veut.
D’ailleurs, avec le côté Space Opera vient aussi quelques failles scénaristiques. On passera sur le « je suis destiné à être l’élu mais je ne veux pas l’être » (que l’on a entendu dans de nombreuses bouches, de Luke Skywalker à Néo) qui est une sorte d’obligation désormais. Non, le souci dans Jupiter : Le destin de l’Univers, c’est que l’on a l’impression que la même scène se répète parfois à l’infini.
[toggle title=”Spoiler alert !”]Ainsi, au moins 3 fois dans le film (donc en 2h), Jupiter est dans une situation inextricable, Caine Wise (Channing Tatum) fait une chose insensée pour la sauver, et arrive exactement au bon moment.[/toggle]C’est dommage, car ça en devient même presque risible à un moment. Comment avec un univers aussi riche et aussi foisonnant peut-on se permettre des facilités telles ? C’est certainement le choix des Wachowski qui ont décidé d’appauvrir ce type de « rebondissement » et de vider un peu des personnages de leur charisme au profit de la richesse de l’univers…et des scènes d’action.
Car ce qui fait la force des Wachowski, c’est avant tout l’action. Ils ont donné (avec Michael Bay) un nouveau souffle aux films d’actions à la fin des années 90 et confirment à ce jour qu’ils sont les seuls, avec Bay et certainement un James Cameron, à savoir porter aussi bien l’action à l’écran. Les séquences sont aussi belles que jouissives et lisibles. Quelques plans séquences relèguent celui d’Avengers à New York au second plan, le bullet time revient intelligemment et la 3D est utilisée à bon escient. Que dire de plus ?
Et contrairement à un Transformers 4 (dont vous pouvez relire notre critique), l’histoire entre deux scènes d’action est bien construite, nous entraînant dans cet univers si particulier. L’humour est aussi bien présent dans le film, permettant de relâcher la pression et de montrer une chose : Les réalisateurs savent qu’ils ne font pas quelque chose qui se prend au sérieux (à ce titre, la séquence dans l’administration est digne de la maison des fous d’Asterix !). Jupiter : le destin de l’Univers, affiche une façade de facilité et de simplicité comme pour camoufler son ambition réelle.
Enfin, comment ne pas passer à côté des thèmes récurrents des Wachowski : La critique du monde qui nous entoure, critique de la consommation à outrance qui va amener les humains à se consommer eux-mêmes… Matrix, Cloud Atlas, Star Wars, Soleil Vert sont dans Jupiter : le destin de l’Univers, et on ne peut pas dire que ce soient les plus mauvaises inspirations qui soient.
En conclusion, on ressort de Jupiter : le destin de l’Univers avec une sensation de trop peu. Trop peu de personnages charismatiques au vu de l’ambition du film. Trop peu de temps (un film de 2h quand l’univers aurait mérité une trilogie) au vu de l’ambition du film. Trop peu de recherche dans certaines séquences au vu de l’ambition du film. Bref, on reste sur notre faim ! Avec des personnages plus creusés et des situations moins prévisibles, Jupiter aurait pu être le space opera de ce début de XXIe siècle. Malheureusement, il sort 6 mois après les Gardiens de la Galaxie qui ont réussi à rendre hommage au genre tout en le renouvelant.
Un très bon space opera quand même, malgré cette sensation de trop peu. Heureusement, les Wachowski sont toujours égaux à eux-mêmes, produisant des films originaux, avec toujours un certain impact…et aussi (et surtout), de l’action à couper le souffle !
Bonjour,
Rien n’avoir avec l’article, là je vois que vous mettez Synopsis et Critique en H2, mais j’ai lu que H2 était pour le sous-titre, Synopsis et Critique devrait être en H3.
J’avais lu qu’il fallait respecter la hiérarchie, les titres dans “Articles Similaires” sont H4, il manque la balise H3 entre H2 et H4, pas bon.
H1: post / page title
H2’s and H3’s: subheadings and sub-subheadings
H4: your blog’s name, and possibly related widgets
H5: same as above: sidebars etc.