Tron Arès, réalisé par Joachim Rønning est le dernier volet en date de la trilogie Tron. Quinze ans après le sympathique «Tron Legacy», et 43 ans après «Tron» aux effets spéciaux précurseurs pour l’époque, la saga revient sur le devant de la scène avec une nouvelle aventure. Mais est-elle à la hauteur de ses prédécesseurs ?
Synopsis
L’étonnante aventure d’un Programme hautement sophistiqué du nom de Ares, envoyé du monde numérique au monde réel pour une mission dangereuse qui marquera la première rencontre de l’humanité avec des êtres dotés d’une intelligence artificielle…
Pour commencer, je ne suis pas un grand fan de Tron. Je ne me suis plongé dans la saga que récemment, pour avoir toutes les clés en mains pour comprendre et apprécier pleinement ce film. Le premier film, bien que classique du genre et faisant date dans l’histoire du cinéma, a cruellement vieilli (même si ses effets visuels restent une prouesse inconcevable pour l’époque !) et souffre (je trouve) d’un manque d’intensité dramatique. Le second, Tron Legacy, plus contemporain, m’a davantage touché par son univers plus défini et son esthétique moins vieillie. Sans être parfait, avec son protagoniste passivement insupportable et un Michael Sheen en surjeu total, le film reste divertissant et appréciable.
Tron n’est donc pas une saga qui me touche particulièrement. J’allais donc voir ce «Tron Arès» sans attentes particulières, à part l’envie de découvrir cet univers visuellement très marqué sur grand écran. Et pour cela, je n’ai pas été déçu ! Les effets spéciaux sont magnifiques, les décors et costumes sublimes avec les jeux de lumière très travaillés et iconiques de la saga, et la mise en scène est travaillée pour leur rendre honneur. On peut noter les raies oranges des lances des programmes qui apportent un gros plus visuel aux scènes de combat très bien chorégraphiées, ou encore l’immense vaisseau aux néons rouges déambulant dans cette mégalopole américaine. Tron est sans conteste LA saga (avec «Avatar» de James Cameron) qu’il faut voir au cinéma pour pleinement apprécier ces effets visuels.
Mon principal problème avec «Tron Arès» reste les nombreuses incohérences et inconsistances présentes dans le scénario. Je resterai vague pour ne pas spoiler rassurez vous, mais vous pouvez sauter ce paragraphe si vous voulez être absolument certains de ne rien savoir sur le film. Ces petites erreurs sont parfois de simples détails (la mise en scène insiste sur des lunettes de protections mises 1 fois sur 2, comptes à rebours qui défilent à vitesse variables,…) mais aussi des pans importants du scénario (certains personnages ne connaissent pas des choses qu’ils devraient connaître, la présence d’une entreprise qui ne fait pas sens, la programmation même d’Arès, la fin du méchant qui contredit le climax…). Alors oui on peut me dire que je pinaille, mais toutes ces petites (et grosses) erreurs m’ont sorties du film pendant quelques secondes à chaque fois.
Comme beaucoup de films à l’heure actuelle, «Tron Arès» fait beaucoup appel à la nostalgie et au fan service. Si certains clins d’œil marchent bien (une séquence hommage au premier film, la présence/mention de certains personnages, jeux-vidéos,…), d’autres sont beaucoup plus forcés et parfois lourds et inutiles (le nom d’un personnage sur une poubelle, certains costumes, certains lieux,…). Dans l’ensemble ça marche bien, mais parfois la mise en scène insiste beaucoup trop dessus ce qui entraîne un inévitable soupir…
Petit mot sur la musique : composée par NIN (Nine Inch Nails), elle est dans la parfaite continuité de l’œuvre des Daft Punk pour l’opus précédent (qui avait participé à la renommée du film), tout en ayant sa personnalité propre. Elle ne plaira pas à tout le monde (les goûts et les couleurs comme on dit) mais elle est en parfaite adéquation avec l’univers du film et nous plonge avec brio dans ce monde virtuel rempli de néons et de programmes.
En bref, «Tron Arès» est un film qui ne plaira pas à tout le monde, l’univers de la saga étant très codifié et spécial, il faut y adhérer. Mais malgré ses quelques incohérences et non-sens, le film reste très divertissant et agréable à regarder. Le concept de transporter les programmes dans notre monde est intéressant et bien traité, tout en réinventant la saga ce qui est très plaisant. Il a l’intelligence de rendre le visionnage des 2 premiers volets préférables, mais pas nécessaire pour sa compréhension : il reste clair et définit ses propres enjeux en rappelant les règles précédemment établies. C’est un film dont je recommande le visionnage en salle de cinéma : il ne vous laissera peut-être pas un souvenir indélébile, mais au moins vous en prendrez plein les yeux !
