Critique de God Bless America, le film qui tue.

God Bless America picture

Oui, je sais, vous surkiffez mes jeux de mots désopilants qui vous permettent d’oublier un temps les mièvreries niaises dont Laurence Maseratti et Jean-Ricard Pernod vous assoment tous les jours : ne me remerciez pas, voyons, it’s my pleasure.

Et j’en viens aux fêtes.
Parce que youpiiiiii, quoi !

“God Bless America” a failli détrôner “American Beauty”  de mon Top Ten cinéma, c’est vous dire !
Comme vous êtes super aware de l’actualité cinématographique, vous allez me dire “Pfff, t’es un peu outdated, Air Ether : ce film est sorti le 10 Octobre…”. Certes, mais il n’est resté que 3 semaines à l’affiche dans 3 pauvres salles d’art et décès. CQFD : en février, ruez-vous chez les distributeurs pour acheter ce film !

Ca parle de quoaaaa ?

Frank a une vie de looser. C’est un homme divorcé, sa fille ne veut plus venir le voir parce qu’elle s’ennuie avec lui, ses voisins ont un bébé option ampli et le monde corporate le… hum teu teu teu, pas de spoiler. Toujours est-il qu’un beau jour, Frank décide de tuer les sans-gênes qui l’entourent. Il trouve alors un renfort imprévu avec Roxy, jeune adolescente apparemment désœuvrée…

Mais, derrière ce synopsis attirant, qu’en est-il de l’intrigue ?

A vrai dire, le thème fait penser au roman “Mort Aux Cons” (dont le héros élimine les inconvenants qui l’entourent) voire même à la chanson de Disiz la Peste “J’pète les plombs”. C’est un OVNI (v pour visible) qu’il faut regarder avec le second degré chevillé au corps et un regard narquois. Bob Goldthwait, réalisateur très connu sur Betelgeuse, nous prend par la nuque et nous met le nez dans notre réalité. Son héros pose un regard critique sur ce monde de faux semblants, cet univers qui twitte, qui vitupère, qui trottine et qui perd toute essence, toute décence, sans en avoir l’air, sans en prendre conscience (j’me la joue “schtroumpf à lunettes” si je veux, c’est moi que j’écris l’article, d’abord)

 

Le cynisme est un humanismeGod Bless America pic2

God Bless America, c’est 1h30  de voyage dans l’absurdité, un film à mi chemin entre Thelma & Louise et Machete en passant par Chute Libre ; l’humour en plus. L’acteur Joël Murray (le frère de Bill) campe le personnage de Frank qui énonce quelques vérités. Des mots qu’on a plaisir à entendre car ils décrivent parfaitement le monde occidental qui est le notre. Je ne vais donner qu’une citation car je ne veux pas faire comme ces bandes-annonces qui vous dévoilent 90% des trucs intéressants d’un film ; (je me suis engagé à ne pas faire de spoiler) :
“L’Amérique est devenu un endroit vicieux et cruel. Nous récompensons les plus vils, les plus superficiels, stupides, méchants et débiles. Nous n’avons plus le moindre sens de la… décence, nous n’avons plus conscience de qui est honteux, ce qui est bien ou mal. (…) Comment en est-on arrivé là ?”

J’aurais bien envie de répondre “42” mais je m’égare un peu… Revenons au film
God Bless America n’est pas une œuvre intellectuelle, subtile, ni même un étendard à brandir pour se donner bonne conscience et clamer sa différence au sein de notre quotidien teeeellement superficiel… C’est simplement une caricature, très drôle, de cette société moderne dans lequel nous évoluons. C’est surtout un film qui fait un bien fou (la scène dans le cinéma est jouissive…). Alors, oui, les arguments sont déposés à la truelle. Oui, il y a beaucoup de provoc et de clichés (tellement vrais) ;  le petit coté moralisateur est un peu facile et ça ne changera rien à la réalité… Mais ça n’empêche pas de passer 90 minutes avec le sourire aux lèvres… même si la fin nous rappelle la réalité !

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