Etrange Festival : Critique Why don’t you play in hell? de Sono Sion

baiser mortel

Why don’t you play in Hell est sans aucun doute mon coup de cœur de l’Etrange Festival 2013. D’ailleurs, le film est reparti du festival avec le prix du public. C’est bien qu’il a su séduire une majorité de spectateurs.

Synopsis

Muto et Ikegami sont deux gangsters qui se détestent : l’un tente de réaliser le rêve de sa femme en cherchant un rôle de cinéma pour sa fille, l’autre est amoureux de cette dernière. Un réalisateur indépendant décide de la prendre comme actrice principale de son film. Évidemment, rien ne se passe comme prévu…

Critique du film

Avant de voir ce film, je ne connaissais pas du tout le réalisateur japonais Sono Sion. Alors que je suis un grand amateur de cinéma coréen, je n’ai que des connaissances très limitées du cinéma japonais. Avec Why don’t you play in Hell, je viens de découvrir un auteur-réalisateur passionnant dont je vais m’empresser de rattraper la filmographie !

Dès les première images, le ton est donné. Le film déborde d’une énergie folle et les situations peuvent partir à tout moment en vrille. Jamais le réalisateur ne tombe dans le grotesque. Il réussit toujours à lâcher ses délires de façon cohérente et vraiment jouissive. Au début du film, le sentiment peut être assez étrange. Si j’adhérais à la majorité des séquences, je me demandais quand même parfois si c’était “normal” d’adorer ça, de prendre un tel plaisir devant cet ovni. Puis le réalisateur, séquence après séquence, remporte totalement mon adhésion. Du coup, dans la deuxième partie du film, et encore plus dans l’épilogue, il peut se permettre des délires encore plus énormes. C’est trop tard, il nous a mis dans sa poche et on est prêt à avaler n’importe quoi. Plus c’est gros, plus on en redemande. Il joue d’ailleurs souvent sur le comique de répétition et on rigolera plus d’une fois des mêmes gags, des mêmes répliques et des mêmes expressions tout au long du film. Ce n’est pas subtil, ce n’est pas original, c’est même parfois hyper… mais qu’est ce que c’est efficace !

Outre ce grand n’importe quoi, le réalisateur livre aussi un film dans lequel il déclare son amour au cinéma. A travers ces jeunes réalisateurs amateurs qui rêvent de grand film et ces Yakusas qui passent leur temps à poser et à vouloir se mettre en scène, on retrouve la passion qui anime les jeunes cinéastes, les cinéphiles et autres grands rêveurs, quel que soit le domaine. Aucun personnage ne se prend réellement au sérieux. Tous conservent leur âme d’enfant, qui semble dicter l’ensemble de leurs décisions.

Lorsque l’on regarde Why Don’t you play in Hell, on pense énormément au premier Kill Bill de Tarantino. Comme ce dernier, Why don’t you play in hell est un hommage au cinéma. Mais celui-ci est nettement plus juste, nettement plus sincère. Surtout, il ne se prend jamais trop au sérieux et reste ce qu’il a vocation à être : Une déclaration d’amour au cinéma complètement déjantée.

Why don’t you play in Hell est pour moi l’une des plus grosses découvertes et surprises de l’année. Je ne sais pas encore quand il sortira en France, mais ce sera très clairement un film à voir !

Bande annonce Why don’t you play in hell?

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