En 2010 sortait Machete premier du nom. Ce qui n’était à la base qu’une bande annonce fantaisiste précédant Planète Terreur a rapidement été adapté en long métrage et s’est imposé comme une référence en matière de parodie/hommage aux bons vieux nanars d’action des années 80/90’s, le tout en véhiculant un petit message social (si si !) critiquant la politique américaine en matière d’immigration. Robert Rodriguez nous revient donc aujourd’hui avec un deuxième opus qui promet d’aller encore plus loin dans la surenchère. Alors pari réussi ?
Synopsis : Le président des Etats-Unis confie une mission suicide à Machete : sauver le pays d’un redoutable chef de cartel mexicain, qui menace d’envoyer un missile nucléaire sur le sol américain.
La principale difficulté pour chaque nouvel opus de film parodique / hommage réside dans la capacité à se renouveler efficacement et à ne pas servir aux spectateurs un simple remake du premier en plus impressionnant / meilleur casting / plus grosses explosions. C’était par exemple un des principaux défauts d’Expendables 2, en effet, si ce dernier se révélait fort plaisant il n’apportait pas forcément grand-chose par rapport à l’opus précédent. C’est donc un choix totalement différent qui a été fait ici par Robert Rodriguez. Abandonnant les références aux films d’action et la satire d’une certaine politique d’immigration américaine le réalisateur multiplie ici les références à James Bond (Moonraker, ses fusées et ses pyramides mayas en tête), aux supers agents secrets (Notamment Jack Bauer et 24h chrono) voire aux films de science fiction (Star Wars et les 4 Fantastiques entre autres). L’ensemble se révèle donc moins « sérieux » que le précédent opus mais tout aussi distrayant et surtout il n’hésite pas à aller beaucoup plus loin dans la surenchère, le point culminant étant la « fausse » bande annonce du (potentiel) prochain volet qui atteint des niveaux de folie rarement égalés et justifie à elle seule la place de cinéma.
Coté scénario exit donc les histoires de vengeance du héros déchu et de flics corrompus. On se retrouve en présence d’une sorte de James Bond déjanté avec son lot de bases secrètes, de vol de missiles, d’entretiens avec le président des Etats Unis et bien sûr de bimbos en tenue légère, le tout soutenue, et c’est là un des points forts du film, par un casting cinq étoiles. Si Danny Trejo continue pour notre plus grand plaisir à jouer à fond la carte du second degré, les petits nouveaux sont également à la fête. Antonio Banderas, Amber Heard, Cuba Gooding Junior, Sofia Vergara, Charlie Sheen (petit clin d’œil à The West Wing au passage) et surtout Demian Bachir s’en donnent à cœur joie, et la première apparition de Lady Gaga au cinéma est plutôt réussi même si assez courte. Mais comme bien souvent le personnage le plus réussi est le grand méchant du film, Mel Gibson excelle donc dans son rôle de multi-millionnaire voulant dominer le monde, à tel point que l’on regrette de ne pas l’avoir vu plus souvent dans des rôles de « big villain ».
Pour résumer, Machete Kills est très réussi et saura divertir tous ceux qui avait apprécié le premier opus et qui ne sont pas rebutés pas un scénario donnant de façon totalement assumée dans le grand n’importe quoi.
Tu aurais pu indiquer la nécessité de choper des lunettes “3D” rouge/bleu !