On aime bien Adam Sandler, on l’adore même, s’il n’est pas aussi génial qu’un Will Ferrell, il a aussi ses qualités notamment une réelle générosité et sincérité dans ce qu’il entreprend ( que se soit bon ou mauvais ) et a depuis le début de sa carrière tenté un peu tout les types de comédies avec un succès quasiment jamais démenti aux Etats-Unis ( il a par contre du mal à passer les frontières ) ou sa popularité n’a jamais fléchie depuis l’époque d’Happy Gilmore et ses premiers cartons au Box-Office . Adam Sandler est devenu aux Etats-Unis une véritable marque , il a sa société de production, écrit, produit pour ses potes,…Après l’échec un peu injuste de Funny People, Adam Sandler est revenu à des valeurs commerciales sures à savoir le réalisateur Dennis Dugan avec qui il a déjà collaboré plusieurs fois et connu son premier film culte avec Happy Gilmore et son premier gros carton avec Big Daddy, et il a rameuté ses meilleurs potes qu’on a déjà pu voir dans ses films ou productions ( Kevin James tous juste sorti du carton de Paul Blart, Rob Schneider qui apparait dans quasiment tous ses films,…).Et on peut dire que d’un certain point de vue Sandler a eu raison vu que le film est devenu son 3ème plus gros succès sur le territoire Américain et est en train de devenir son plus gros succès à l’international si l’on ne tient pas compte de l’inflation . A coté de ça rarement la critique n’a autant descendu un de ses films…Difficile de savoir de quoi retournait le carton surprenant de Growns up ( rebaptisé chez nous Copains pour Toujours ) qui va quand même plus loin que la simple popularité de son interprète principal .
Growns Up n’est pas un grand cru, ni même vraiment un bon cru, et restera surement comme l’un des Sandler les plus faibles, pourtant bizarrement à la longue ( peut-être par fanatisme pour Sandler et parce qu’il n’y a pas grand-chose d’autre à faire ) on peut trouver une dimension fascinante dans ce film qui volontairement ou involontairement s’impose un peu comme une illustration et une apologie de la beauferie made in USA ( si on veut caricaturer on peut même voir ça comme un équivalent US à un Camping par exemple ), un véritable étendard et c’est surement là que le film a fédéré autant outre-Atlantique .
On pourrait disserter sur les nombreux défauts du film, tout d’abord son écriture extrêmement paresseuse : On a l’impression qu’Adam Sandler a contacté tous ses potes pour aller s’amuser avec 80 millions de dollars et que ça a donné un film, chacun s’est fait plaisir mais du coup on est déçu de ne pas partager l’enthousiasme de la bande , comme si en tant que spectateurs on étaient extérieurs à une partie de leurs délires, et puis dans un deuxième temps, c’est pas faute d’avoir essayé mais l’avalanche de gags vulgaires ( Rob Schneider en couple avec une femme du 3ème âge, Salma Hayek qui a du papier toilette collé au derrière, Kevin James qui pisse au milieu d’un lac et est surpris par un bateau de belles filles dégoutées, Maria bello qui donne le sein a son fils de 4 ans, la grand-mère qui pète…ou encore à nouveau Kevin James qui pisse dans une piscine et voit sa piscine devenir bleue…) et répliques beaufs ( « T’aurais du passer moins de temps au KFC » dit Adam Sandler à Kevin James, faut dire que ça tourne souvent entre bouffe et les filles au niveau des blagues du film )ont du mal à décoller un sourire, l’intrigue est réduite à son minimum ( les retrouvailles de 5 potes de longues date, le temps d’un week-end suite aux funérailles de leur entraineur de Basket qui leur a tout appris ). La mise en scène se contente le plus souvent de mettre en image le tout de manière fonctionnelle, ce qui est un peu décevant vu que le même réalisateur avait quelques idées efficaces dans You don’t Mess with the Zohan…
Growns Up c’est un peu comme si Adam Sandler avait exaucé ses rêves, avoir Salma Hayek ( Salma Hayek-Pinault dit le générique ) comme femme, être un agent d’acteur au top de la hype, avoir la voiture et la maison de rêve…tout le confort matériel nécessaire pour s’épanouir dans une société comme l’Amérique…Par contre il a laissé les miettes à ses potes par contre, Kevin James a pour lui Maria Bello mais beaucoup moins d’argent ( il a été licencié et loue sa Cadillac ), Chris Rock homme au foyer est rabaissé par sa femme une bonne partie du film et par sa belle-mère, Rob Schneider est fou amoureux d’une vieille qui dégoute ses amis mais est le père de deux « bombes » et une « moche » dixit ces derniers, et David Spade est célibataire, lourd et con…
Là ou le film devient fascinant c’est que dans sa vulgarité et sa beauferie crasseuse on s’attache malgré tout ( malgré nous ) un peu à ces personnages, ces amitiés que l’on sait vraies ont quelque chose d’authentique qui joue, et on peut ainsi peu à peu tolérer les blagues les plus grasses du scénario par l’aspect humain moins négligé qu’on ne pourrait le croire et qui recolle avec ce que je disais au début, la générosité caractéristique de Sandler .
Il arrive que lors de quelques scènes le débilité qui caractérise l’ensemble et l’humour pratiqué par Sandler, trouve justice et déclenche quelques sourires, c’est peu mais c’est toujours ça de pris . Growns Up est un film outrageusement beauf , de manière totalement décomplexée, un film de potes qui laisse de coté une bonne partie du public par paresse, mais qui est presque attachant sur certains de ses aspects, ça restera quoi qu’il en soit comme un des Sandler les plus poussifs . Mais 2 films sont déjà programmés l’an prochain donc il ne devrait pas être difficile pour lui de faire oublier celui-ci .