Les biopics musicaux ont la côte à Hollywood. On peut citer entre autres Mozart dans Amadeus ou Charlie Parker dans Bird, mais plus récemment, à Johnny Cash (Walk The Line), Ray Charles (Ray), Edith Piaf (La Môme) et on en passe… Cette année, c’est James Brown qui est à l’honneur dans Get on Up. Alors Mister Dynamite, allez vous enflammer le grand écran ?
Synopsis
Vous le connaissez sous de nombreux pseudonymes: «Monsieur dynamite», «Le parrain de la soul», «Le travailleur le plus acharné du show business». Préparez-vous à découvrir l’homme derrière la légende. Né dans une grande pauvreté en Caroline du Sud, au beau milieu de la grande dépression, en 1933, James Brown a survécu à une jeunesse émaillée d’abandon, d’abus sexuel, d’écoles de redressement et de prison. Personne ne lui a jamais appris les règles du jeu. Il était destiné à les briser. De son expérience de boxeur amateur ou de chanteur de rue, il a su canaliser chaque coup dur en un rythme qui se fit l’écho de sa rage de vivre. Il est devenu un des interprètes les plus influents qui marquèrent la scène soul ou funk, et l’artiste le plus samplé de l’histoire continue d’inspirer la plupart des artistes reconnus aujourd’hui.
Critique
Le biopic musical est toujours assez complexe à réaliser (privilégie t-on la musique ou le personnage ?), mais en même temps assez calibré pour ne jamais être vraiment désastreux… du moment que l’on a le bon acteur pour incarner le monstre mythique à l’écran. Visiblement, l’équipe de Get On Up ne s’est pas trompée en repérant Chadwick Boseman. On retrouve en lui les mimiques, la hargne et le style inimitable de James Brown. A titre d’information, il lui a fallut 2 mois de préparation intensive (notamment à la danse) avant le tournage afin de rentrer dans la peau du Parrain de la Soul. Et le charme opère, le James Brown a l’écran s’anime et nous rappelle le grand chauffeur de salle.
Autour de lui, les personnages gravitent logiquement : quelques nouveaux arrivent, beaucoup s’en vont, c’est souvent la vie des stars, et les émotions sur le visage de James Brown sont bien présentes. Derrière le masque insensible se cache un coeur qui souffre, et Chadwich Boseman le fait comprendre aisément au spectateur.
La narration quant à elle marche bien, on alterne en permanence entre divers moments de la vie de James Brown, sans jamais se perdre, et chaque séquence nous apporte un peu plus sur la compréhension de la complexité du personnage. Evidemment, certaines scènes sont agrémentées des musiques historiques de James Brown, que l’on soit au live de l’Apollo ou à une de ses dernières représentations. Le rythme y est, et beaucoup se rendront compte qu’ils connaissent bien plus de chansons de Mister Dynamite qu’ils ne le pensaient !
En conclusion, Get on Up réussit à nous conter la vie de James Brown à la fois assez simplement, tout en nous présentant de manière honnête la complexité et les contradictions du personnage. Cela le rends donc plus humain, plus vivant, et l’on comprend alors que son talent n’était pas la seule raison de son succès : Le travail et l’intime conviction d’être le meilleur dans ce qu’il faisait y était aussi pour beaucoup. Le personnage a inspiré des générations, des Rolling Stones (d’ailleurs, Mick Jagger est co-producteur du film) à Michael Jackson, et ce film sait lui rendre hommage.