Sandman Saison 2 : Analyse et explication de la série Netflix

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Réflexions sur le cycle des Éternels

La métaphore Shakespearienne

Le flashback avec William Shakespeare prend tout son sens dans cette conclusion. Durant toute la série, nous savions que Morpheus avait commandé deux pièces à William Shakespeare, mais nous n’avions vu que « Le Songe d’une Nuit d’été », réalisé pour être joué devant la cour royale de Féérie.

Nous découvrons donc à la fin que la seconde oeuvre était « La Tempête ». C’est l’histoire d’un magicien qui renonce à ses pouvoirs pour retrouver son humanité. Cela fait ainsi parfaitement écho au parcours de Morpheus. Cela nous montre aussi que finalement, ce souhait d’échapper à son rôle, à ses responsabilités, datait de bien plus longtemps que son emprisonnement dans le monde des hommes. Cela explique également sa fascination pour Destruction qui a su « briser les chaînes » de sa nature. Cependant, là où Prospero dans l’oeuvre de Shakespeare réussit à quitter son île, Morpheus reste prisonnier de la sienne jusqu’à sa mort.

Lyta Hall et les Bienveillantes

Cette métaphore théâtrale souligne l’impossibilité pour certains êtres de changer véritablement. Morpheus, malgré ses efforts, reste fondamentalement lié à sa nature d’Eternel. Seule sa mort peut permettre une véritable transformation.

Les cycles de renouveau

La scène post-générique avec les Bienveillantes offre une méditation philosophique sur la nature cyclique de l’existence. Leur discussion autour du feu évoque les transitions perpétuelles qui gouvernent l’univers. Le message du biscuit de fortune résume parfaitement cette philosophie : « Flowers gathered in the morning, afternoon they blossom on. Still are withered in the evening. You can be me when I’m gone » / « Fleurs cueillies au matin, l’après-midi elles fleurissent encore. Pourtant se fanent au soir. Tu peux être moi quand je ne serai plus. »

Cette phrase, est une méditation poétique sur le cycle éternel de la vie et de la mort. Elle évoque la nature éphémère de l’existence – les fleurs qui naissent, s’épanouissent et meurent en une journée – tout en suggérant une forme de continuité ou de transmission.

Les Bienveillantes, Sandman

Cette poésie de Gaiman nous rappelle que chaque fin contient les germes d’un nouveau commencement. Daniel n’est pas le remplaçant de Morpheus, il en est la continuation sous une forme renouvelée. On apprends d’ailleurs lors de ses funérailles qu’il y a eu auparavant une autre Despair, à laquelle personne n’avait pensé depuis 100 000 ans. De même, Delirium n’a pas toujours été Delirium, elle était auparavant Delight (Joie). Ainsi, bien qu’Eternels, les Eternels sont appelés à changer, mourir, se transformer.

Conclusion : L’art de la transformation

Au terme de cette analyse, on peut se demander si The Sandman saison 2 n’est pas avant tout une méditation sur le changement et l’acceptation. Netflix et l’équipe créative ont réussi le pari fou d’adapter une oeuvre réputée inadaptable, tout en conservant l’essence philosophique de l’œuvre et la rendant accessible au grand public.

Cette saison nous laisse avec des questions essentielles : peut-on vraiment changer quand on est prisonnier de sa nature ? L’amour justifie-t-il parfois les sacrifices les plus douloureux ? Et surtout, comment accepter que certaines fins soient nécessaires pour permettre de nouveaux commencements ?

Daniel Hall, ce nouveau Dream vêtu de blanc plutôt que de noir, peut incarner notre capacité collective à évoluer, à faire mieux que nos prédécesseurs tout en honorant leur mémoire. N’est-ce pas là le plus beau message que pouvait nous offrir cette oeuvre ? Car même dans un univers régi par des lois cosmiques immuables, l’espoir de changement demeure éternel.

Et nous, spectateurs, continuons de rêver…

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