Après un Slumdog Millionaire encensé aussi bien par le public que par la critique et ayant remporté 8 oscars en 2009, Danny Boyle était attendu au tournant. Se basant sur le livre de Aron Ralston Plus fort qu’un roc (Between a Rock and a Hard Place en VO), le réalisateur britannique choisit ici de nous raconter l’histoire vrai d’un alpiniste tête brulé qui parvint à survivre 5 jours entiers coincé au fond d’un ravin après avoir été bloqué par la chute d’un rocher. Autant le dire tout de suite baser un long métrage sur un scénario aussi mince pouvait s’avérer risqué. Alors, pari réussi ?
Synopsis : Le 26 avril 2003, Aron Ralston, jeune homme de vingt-sept ans et alpiniste chevronné, se met en route pour une randonnée dans les gorges de l’Utah. Il part seul et n’a prévenu personne de son excursion. Pourtant, au fin fond d’un canyon reculé, le drame survient : au-dessus de lui un rocher se détache et emprisonne son bras dans le mur de rocaille. Le voilà pris au piège, menacé de déshydratation et d’hypothermie, en proie à des hallucinations…
Dès le début du film le ton est donné. Dans une séquence d’introduction qui restera un modèle du genre le réalisateur nous montre son goût pour une mise en scène nerveuse et haletante. En à peine 15 minutes tout est bouclé. Aron Alston, dont on nous a bien fait comprendre qu’il s’agissait d’un type un peu barré, insupportable et attachant à la fois, est bloqué au fond d’un ravin, et voilà que s’affiche en gros plan le titre du film : 127 heures. Les cinq prochains jours vont être très longs pour notre héros.
Danny Boyle continuera d’ailleurs tout au long du film à nous égrener à l’écran les heures qui passent, renforçant d’autant plus l’angoisse du spectateur qui sait la fin inéluctable. Ce dernier n’aura d’ailleurs pas le temps de s’ennuyer. En effet, la mise en scène survolté du britannique rend chaque instant que passe Aron au fond du ravin haletant. Le réalisateur est d’ailleurs bien aidé ici par James Franco, particulièrement bon dans le rôle de cet amateur de sports extrêmes qui sombre peu à peu dans la folie au fur et à mesure que les heures passent.
Alors une vraie réussite me direz-vous ? Pas forcément. A force de vouloir à tout prix vaincre l’ennui et éviter les temps morts inhérents à ce genre de film Danny Boyle a souvent tendance a trop en faire. Ainsi, les séquences d’hallucinations d’Aron ressemblent davantage aux pubs télés de grandes marques américaines (on pensera notamment à la récupération limite honteuse d’une publicité pour Coca Cola) qu’aux dernières pensées d’un homme à l’article de la mort. Par ailleurs, la belle et souvent frénétique bande originale, ainsi que la fin beaucoup trop happy end tend à transformer en clip à la gloire des sports extrêmes un film qui n’en avait sans doute pas besoin.